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Guy Loussan : « S’il y a un deuxième confinement, il est clair qu’il y aura beaucoup de dépôts de bilans »

"S'il y a un deuxième confinement, il est clair qu'il y aura beaucoup de dépôts de bilans"

On le sait, depuis le début de cette année, les commerçants de Papeete ont subi de plein fouet la covid-19. L’impact sur l’économie du fenua. Aujourd’hui, qu’en est-il exactement ?
« Depuis le premier confinement, les entreprises se sont endettées forcément auprès de l’Etat avec ce prêt garanti par l’Etat. Les statistiques disent que les entreprises se sont endettées à hauteur de 9 milliards. (…) Ce qui est déplorable c’est que nous étions obligés d’emprunter non pas pour des investissements productifs, mais pour une dette qui est apparue comme ça. Non pas du fait du gestionnaire mais de cette maladie. Et aujourd’hui, les sociétés et commerces sont très fragiles. »

Beaucoup tiennent le coup mais certains ont mis la clef sous la porte… ?
« Oui certains. Mais effectivement, beaucoup sont sur le fil du rasoir. Si effectivement il y a un deuxième confinement, il est clair qu’il y aura beaucoup de dépôts de bilans et donc de destructions d’emplois. Aujourd’hui on parle de 3000 emplois détruits.« 

L’impact négatif de la covid-19, vous le subissez depuis le début de l’année. Malgré tout, vous n’avez pas baissé les bras. Comment avez-vous fait pour survivre jusqu’à aujourd’hui ?
« On a quelque part une chance. C’est que les gens ont bien voyagé. Les achats aussi peut-être par Internet, ont du mal à arriver. (…) À la sortie du premier confinement, les gens ont beaucoup consommé. Mais chaque fois que le Pays et le haut-commissariat font une annonce, et là par exemple le couvre-feu, on sent une baisse du courant d’affaires. Et d’ailleurs on peut constater qu’en centre-ville, aujourd’hui dès 15h30, il n’y a plus personne en ville. Alors qu’auparavant jusqu’à 17 heures, les gens y restaient encore pour faire des achats ou prendre un verre. »

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Que faudrait-il faire selon vous pour que vous teniez plus longtemps ?
« Le commerce, la base c’est la confiance. Effectivement il y a péril en la demeure sur le plan sanitaire et économique. Je ne veux pas être à la place de nos dirigeants… Un confinement détruira tout »

Donc pas de confinement du tout ?
« Pour l’ensemble des commerçants, des hommes d’affaires que j’ai sondés etc., et il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des prestataires de service qui travaillent à l’étage des boutiques. On pense aux esthéticiennes… Des prestataires de service qui eux aussi en souffrent. On les oublie trop souvent. »

Avez-vous envisagé un renouvellement du bureau de la FGC (Fédération générale du commerce, NDLR) ?
« Les statuts nous demandent de choisir un autre président. La semaine prochaine nous serons en conclave et nous déciderons de qui prendra les clefs de la FGC (…) Espérons qu’il y aura quelqu’un qui conduira la destinée de la FGC. »

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