Tumaraa veut mettre en place plusieurs zones de rahui pour préserver ses ressources

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À Tumaraa, les élus de la commune sillonnent quartiers et districts à la rencontre de la population, pour définir des zones de rahui. Des pêcheurs et artisans ont assisté aux diverses réunions. Et si le projet n’est encore qu’au stade de la réflexion, il divise déjà les pêcheurs. Certains s'inquiètent pour leur gagne-pain tandis que d’autres y voient un moyen de préserver les ressources pour les générations futures.

Publié le 14/04/2022 à 16:30 - Mise à jour le 14/04/2022 à 16:46

À Tumaraa, les élus de la commune sillonnent quartiers et districts à la rencontre de la population, pour définir des zones de rahui. Des pêcheurs et artisans ont assisté aux diverses réunions. Et si le projet n’est encore qu’au stade de la réflexion, il divise déjà les pêcheurs. Certains s'inquiètent pour leur gagne-pain tandis que d’autres y voient un moyen de préserver les ressources pour les générations futures.

Le projet de définir une zone de rahui dans chaque district associé de Tumaraa divise. Même si l’objectif est de préserver la biodiversité pour les générations futures, certaines personnes se voient déjà amputées de leur seul revenu et craignent de ne plus pouvoir travailler. « Ce n’est pas facile aujourd’hui d’avoir du travail pour les pêcheurs. Il faut de la volonté pour aller à la pêche et gagner des sous » confie Tauirarii Amaru, chasseur sous-marin. « Chez nous, en ce moment, je constate que la pêche est le gagne-pain de tous les jeunes » ajoute Taniera Peu, pêcheur occasionnel. L’inquiétude gagne également certains artisans. « Il y a des magasins en ville qui importent des coquillages de Chine et qui sont les mêmes qu’il y a ici, donc ça veut dire qu’on va favoriser le commerce extérieur au commerce intérieur, ce n’est pas logique » déplore Jean-Yan Pambrun.

Certains craignent également des rivalités entre districts. Selon les pêcheurs, fermer d’un côté veut dire aller se servir chez son voisin. « On sera obligé d’aller ailleurs, plus loin de notre habitation » admet Tauirarii Amaru, chasseur sous-marin. Mais pour d’autres encore, instaurer des zones de rahui est une très bonne chose : « Le rahui, ce n’est pas une interdiction totale, mais que sur certaines espèces qu’il faut protéger ».

Face aux inquiétudes des uns et des autres, les élus ont rappelé que le rahui n’était en effet pas obligatoirement une interdiction totale, mais qu’elle peut être partielle, périodique et même ciblée. Et qu’il revenait à la population d’en définir les priorités avant sa validation définitive. « L’objectif, c’est de pérenniser les ressources, et on s’aperçoit qu’il y a eu une diminution justement. La population a peur qu’un jour, ces ressources disparaissent, surtout pour l’avenir de nos enfants » a déclaré Serge Amiot, adjoint au maire de Tumaraa. Les élus certifient que toutes les doléances seront prises en considération.

La population a encore quelques mois pour décider de quels types de poissons, de coquillages, de mollusques, ou de toutes autres ressources marines elle voudrait protéger et pour combien de temps. Le rahui inclut également les cours d’eau douce et les littoraux.

Pour rappel, chacune des zones de rahui définies sera gérée par des comités de pilotage et non par la commune.

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