Sensibiliser pour protéger la jeunesse de demain

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A Mataiea, le groupe des jeunes catholiques a organisé ce samedi une journée de sensibilisation aux fléaux qui touchent la jeunesse polynésienne. Plusieurs associations y ont participé pour ouvrir les consciences des adolescents et jeunes adultes. La drogue, les réseaux sociaux, la délinquance : plusieurs thématiques ont été abordées, appuyées par des témoignages.

Publié le 12/06/2021 à 16:19 - Mise à jour le 12/06/2021 à 16:19

A Mataiea, le groupe des jeunes catholiques a organisé ce samedi une journée de sensibilisation aux fléaux qui touchent la jeunesse polynésienne. Plusieurs associations y ont participé pour ouvrir les consciences des adolescents et jeunes adultes. La drogue, les réseaux sociaux, la délinquance : plusieurs thématiques ont été abordées, appuyées par des témoignages.

A Mataiea sous le chapiteau, des ateliers organisés ce samedi étaient l’occasion de délier les langues pour se questionner et sensibiliser la jeune génération. Cannabis, Ice, il est possible de dire non comme le martèle la délégation pour la prévention de la délinquance auprès des jeunes.

Pour ouvrir les consciences, André Vetea, ancien consommateur d’ice, est venu témoigner auprès de la population. « Je suis là parce que j’ai consommé la Ice plus de 15 ans, de 2001 à 2016. Et je suis un peu la preuve vivante que tu peux te redonner une nouvelle vie, une nouvelle chance et une nouvelle image de toi. Parce qu’il faut savoir qu’aujourd’hui, on a atteint à peu près les 12 000 consommateurs. Et ça devient un fléau très important pour la jeunesse d’aujourd’hui, alors il faut qu’on le combatte tous ensemble mais intelligemment ».

Quand André Vetea a commencé à consommer la ice en 2001, cette drogue et ses ravages sont encore peu connus des services de polices. « C’était plus facile pour nous d’échapper aux arrestations. […] Je préviens les jeunes : il faut pas se laisser avoir par ces bourreaux là, c’est trafiquants là. Parce que, s’ils se laissent aller une fois, ils peuvent continuer et ne plus en sortir. Et après ça peut faire du mal à leur famille, aux gens autour d’eux et ça va leur gâcher la vie. Moi j’ai perdu 15 ans de ma vie. […] Il y a autre chose à faire que prendre ces drogues là ».

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Pour l’ancien consommateur d’ice, la délation est l’une des solutions pour lutter contre la propagation de cette drogue. « Il ne faut pas avoir peur de dénoncer. Pour le bien de tout le monde, pour le bien de la future génération, tu dois dénoncer ce genre de personne qui salit notre fenua maohi ».

Après avoir perdu toutes ses dents et avoir été victime d’un infarctus en 2015, André Vetea sensibilise sur les conséquences irréversibles de l’ice. « Aujourd’hui, j’ai des problèmes pour parler, j’ai des problèmes pour réfléchir. J’ai des trous de mémoire souvent. […] C’est pour ça que je suis là, c’est pour protéger la jeunesse de demain ».

André Vetea, ancien consommateur d’ice (crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Sensibiliser à la drogue, mais pas que…

Mais la drogue n’est pas la seule problématique à laquelle les jeunes sont confrontés. Les réseaux sociaux et leurs dérives étaient une autre des thématiques abordées ce samedi. Car beaucoup ignorent les règles et les risques encourus par la publication, en direct parfois, des vidéos de bagarres entre jeunes. Leur enregistrement et leur diffusion en ligne constituent une infraction.

« Filmer les bagarres, c’est puni par la loi. C’est non assistance à personne en danger et si jamais il y a quelque chose de grave qui se passe pendant la bagarre, tu es toujours là à filmer. Tu peux pas aller arrêter parce que tu préfères filmer plutôt que d’aller stopper les personnes qui se bagarrent », explique avec lucidité Kio’lei, une étudiante.

La sensibilisation, c’est aussi prendre soin de l’autre et détecter le mal-être. L’association SOS suicide œuvre pour écouter et apaiser les personnes vulnérables, avec une ligne d’écoute et l’intervention de divers thérapeutes.

Germaine Vanquin, membre de cette association, déclare recevoir 1000 appels par an via le numéro vert. « On s’occupe de 400 personnes, de 5 ans à 85 ans. Aujourd’hui, les gens appellent un peu plus et ce que nous apprécions, c’est que les personnes ne masquent plus leur numéro, ce qui fait qu’on peut faire des rappels téléphoniques quand justement ils en ont besoin ».

Cette journée de sensibilisation a aussi été l’occasion de faire un point santé avec l’importance d’une bonne alimentation. Les jeunes ont aussi été invités à discuter des risques des infections sexuellement transmissibles.

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