Quand l’insalubrité s’invite dans les logements OPH

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Les logements OPH sont, pour de nombreuses familles polynésiennes ayant peu de revenus, un moyen de se loger décemment pour un cout minime. Mais quand ces habitations deviennent insalubres en quelques années par des défauts de construction, les locataires tombent rapidement dans une situation problématique. Aujourd’hui, certains lancent un appel à l’aide pour sortir de ce quotidien.

Publié le 16/03/2023 à 10:11 - Mise à jour le 16/03/2023 à 10:12

Les logements OPH sont, pour de nombreuses familles polynésiennes ayant peu de revenus, un moyen de se loger décemment pour un cout minime. Mais quand ces habitations deviennent insalubres en quelques années par des défauts de construction, les locataires tombent rapidement dans une situation problématique. Aujourd’hui, certains lancent un appel à l’aide pour sortir de ce quotidien.

Située dans la commune de Punaauia, la résidence Teiviroa est sortie de terre il y a 8 ans. Propriété de l’Office Polynésien de l’Habitat (OPH), le bâtiment est, en apparence, en bon état. Mais dans les faits, la situation est différente. 25 familles subissent de nombreuses infiltrations d’eau dans les murs et les plafonds. Ces fuites génèrent de l’humidité et causent une détérioration des cloisons. Des conditions de vies devenues difficiles.

Rodrigue est obligé d’utiliser des seaux d’eau pour évacuer les fuites : « Au bout de quatre ans on avait déjà des termites, signale-t-il. Les placo sont déjà usés, noirs, moisis, il y avait déjà des fuites d’eau au dessus de la fenêtre. Maintenant, c’est le plafond. C’est vraiment difficile à vivre, en dessous.

L’exaspération grandit chez les résidents, car plusieurs réparations ont été effectuées depuis 2018 par l’OPH, sans que les problèmes soient réglés : « c’est la troisième réparation en 2-3 ans, toujours sur la même fuite, poursuit Rodrigue. J’ai peur que ça s’écroule sur nous, il y a trois étages au-dessus de moi. Nous sommes prêts à payer, mais nous attendons des réponses« .

Autre appartement, même type de situation pour Lucenda et sa famille, qui ont dû débourser près de 300 000 Fcfp en 4 ans pour des réparations infructueuses. Des réparations qui n’auraient pas dû être à la charge des locataires . « On nous a changé les carreaux quatre fois, et ils ont juste répondu qu’ils ne savaient pas où étaient les fuites, déplore Lucenda. Finalement, on nous a dit que les fuites venaient du balcon, mais ce n’est pas ça. On paie cher les toilettes et la buanderie, et on doit aussi payer là?« 

L’état de délabrement se répercute aussi sur les parties communes devenues dangereuses. Les fuites au niveau des escaliers ont creusé des fissures, et ont augmenté significativement le risque d’effondrement.

Les agents de l’OPH assurent qu’ils cherchent une solution adéquate. Ils concèdent qu’il y a eu un problème de conception initial pour ce bâtiment de près de 700 millions de francs :

« Peut-être qu’on avait fait des petites erreurs techniques au niveau des matériaux utilisés, concède Éric Tetuira, responsable du service technique de l’OPH. Aujourd’hui, pour rassurer nos locataires, nous mettons tout en œuvre pour pouvoir rectifier tous les désagréments dans le lotissement« .

Avec seulement 42 agents techniques pour un parc immobilier comprenant 127 immeubles et près de 4 000 logements individuels, l’OPH a aujourd’hui du mal à identifier l’ensemble des problèmes qui surviennent. L’Office demande donc à ses locataires de se manifester.

Selon l’OPH près 1,5 milliard de francs est consacré annuellement à l’entretien et la rénovation des bâtiments. Les habitants de Teiviroa, eux, demandent une amélioration au plus vite de leur situation et le remboursement des travaux qu’ils ont payés.

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