Perliculture : une quinzaine de tonnes de déchets rapatriés depuis Apataki

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Derrière la perle de Tahiti, un poison pour l’environnement. 40 ans que les déchets liés à la perliculture s’accumulent au fond de certains lagons ou sur les atolls. Après avoir fait plusieurs états des lieux et rencontré à de multiples reprises les professionnels du secteur, le Pays a lancé la première grande opération de collecte de ces déchets.

Publié le 12/12/2021 à 18:00 - Mise à jour le 13/12/2021 à 11:23

Derrière la perle de Tahiti, un poison pour l’environnement. 40 ans que les déchets liés à la perliculture s’accumulent au fond de certains lagons ou sur les atolls. Après avoir fait plusieurs états des lieux et rencontré à de multiples reprises les professionnels du secteur, le Pays a lancé la première grande opération de collecte de ces déchets.

C’est un scandale écologique qui ternit l’image de la Perle de Tahiti. Tous les acteurs du milieu en ont désormais conscience. La pollution liée à l’activité perlicole sur certaines îles et atolls est scientifiquement prouvée et son impact sur l’écosystème et la qualité des perles également. De quoi faire réagir.

Une première phase de nettoyage a été validée lors du premier séminaire de la perliculture en 2020. Elle fait intervenir les communes, les comités de gestion et les perliculteurs (légalement responsables de la gestion des déchets liées à leur activité et la population), la population des atolls et îles concernés et le Pays.

Ainsi, entre mai et juillet 2021, 1300 big bags vides ont été envoyés aux comités de gestion des Tuamotu et Gambier et des îles Sous-le-Vent pour conditionner les déchets perlicoles collectés.

À Apataki, plus d’une centaine de mètres cubes de ces déchets – soit une quinzaine de tonnes – ont été récoltés grâce à la coordination des perliculteurs et de l’association Te hotu no te Fenua no Apataki. Ces déchets, acheminés vers Tahiti, doivent être enfouis au Centre d’Enfouissement Technique (C.E.T.) de la Punaruu dans les prochains jours.

Capture vidéo. crédit Temana Tavaitai.

En parallèle, le travail sur la mise en place d’une filière de gestion des déchets perlicoles se poursuit.

Si la solution la plus rapide à court terme est le rapatriement sur Tahiti, la direction des Ressources Marines et Minières (D.R.M.M) évalue plusieurs pistes de réflexion, telle que la substitution du matériel perlicole en plastique.

Une chose est sure, les perlicultures devront inévitablement mettre la main à la poche à l’avenir. Une modification de la loi du Pays règlementant les activités du secteur devrait d’ailleurs être soumise à l’assemblée dans les prochains mois.

40 ans de déchets perlicoles accumulés

S’il est aujourd’hui impossible de définir la quantité exacte du stock historique de déchets perlicoles accumulés dans les lagons et sur terre au cours des 40 dernières années, une étude de chercheurs de l’université de Polynésie estime qu’une ferme moyenne disposant de 15 hectares de concession et 15 stations de collectage produit environ 2 tonnes de déchets par an.

Rien qu’en 2020, la surface totale exploitée pour la perliculture s’établissait à 8157 hectares pour 648 producteurs.

Pour faire face à cette problématique, le Pays travaille sur un plan de gestion des déchets de la filière depuis 2019. Le plan d’action se décline en 3 grands axes : « L’évacuation et traitement des gisements historiques », « la mise en place d’une filière de traitement des déchets perlicoles » et le « dispositif de prévention et réduction à la source ».

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