Le personnel du CHPF menace de déposer un préavis de grève

Publié le

En juillet dernier, l'intersyndicale du CHPF avait communiqué sur les difficultés rencontrées par le personnel soignant. En cause : grande fatigue et lassitude liées à une ambiance de travail stressante. Cette année, un préavis de grève devrait être déposé demain, mardi, pour les mêmes raisons.

Publié le 15/03/2021 à 15:55 - Mise à jour le 15/03/2021 à 16:34

En juillet dernier, l'intersyndicale du CHPF avait communiqué sur les difficultés rencontrées par le personnel soignant. En cause : grande fatigue et lassitude liées à une ambiance de travail stressante. Cette année, un préavis de grève devrait être déposé demain, mardi, pour les mêmes raisons.

Interrogée sur les raisons de cette grève, Mireille Duval, représentante CSTP-FO, explique que des démissions sont en cours et que celles-ci n’ont rien à voir avec la covid. « Il y a toujours les mêmes problèmes de management d’ailleurs, c’est un tout ».

Si l’intersyndicale avait déjà émis des menaces de dépôt de préavis de grève en juillet 2020, Mireille confie vouloir cette fois-ci « un vrai dialogue, pas un dialogue éphémère. Quelque chose qui soit concret, on va parler de situations qui sont récurrentes. On voudrait que ça se règle. C’est ça qui nous fatigue. On a l’impression que ça va s’apaiser parce qu’il y a une grève et puis quelques mois après, ça recommence. On ne peut pas continuer comme ça. Surtout quand on est des personnels de soins, on a des exigences qui sont grandioses quand même. C’est particulier. On n’a pas besoin de rajouter des problématiques, des situations de tensions parce qu’on se fait pas confiance, parce que je n’aime pas ta tête, parce que j’ai pas envie que tu partes en congés, etc. Voila, on en est là, c’est puéril ! »

A bout, Mireille Duval va jusqu’à qualifier les tensions au sein du personnel soignant de « violences émotionnelles, mentales, psychologiques. On en est là et ça fait deux ans que ça dure. Et on répond tout le temps pourtant aux exigences, on fait avec. […] On est dans un monde où on devrait pouvoir se parler comme des adultes et partager des valeurs. Des valeurs ici, on n’en a pas ».

« La directrice en elle-même, elle a toutes ses compétences […]. Ce n’est pas elle qui nous cause des problèmes. Ce sont certaines personnes de l’encadrement. Ca pollue l’ambiance ! » rajoute la représentante CSTP-FO, remontée.

Mireille Duval, représentante CSTPFO, indique vouloir calmer les tensions par un dialogue amené grâce à une grève (crédit photo : archives TNTV).

Faire une grève, selon Mireille Duval, permettrait de calmer les tensions par le dialogue et surtout, de rassurer le personnel qui aujourd’hui encore craint de faire des erreurs. « Le personnel a toujours peur qu’il fasse quelque chose qu’il faut pas faire. Ils sont fatigués mais on rajoute des problèmes qui n’ont pas lieux d’être. […] Il faut qu’on travaille ensemble, et c’est pas le cas ».

Au sujet de la gestion de la covid, Mireille Duval admet que le personnel est aussi essoufflé et souhaiterait pouvoir s’occuper comme il se doit des autres types de maladies. « On a l’impression qu’on veut s’alimenter du covid alors qu’il n’y a plus lieu. Les mesures qui ont été mises en place depuis l’année dernière ont été efficaces. Le confinement, les gestes barrières, les frontières… Il faut qu’on arrête parce qu’on est en train d’en faire une psychose. Nous le personnel, on a conscience de ce qui se passe partout. Mais je pense qu’en Polynésie française, on peut être fier de tout ce qui a été mis en place. […] On est fatigué et on voudrait s’occuper d’autres malades, qu’on arrête de nous dire que y’a que du covid ».

Le préavis de grève devrait être déposé demain mardi, avant midi. Contacté par la rédaction, la direction de l’hôpital n’a pas souhaité communiquer à ce sujet.

Dernières news