Rififi à la Super Aito 2023. Outre les champions comme Kévin Ceran-Jerusalemy, Hotuiterai Poroi ou Steeve Teihotaata, ils sont une vingtaine de aito à avoir annoncé leur intention de boycotter la mythique course de V1, mécontents de l’organisation de cette édition 2023. Parmi les problèmes soulevés, la baisse des prize money, récompense financière pour les rameurs les mieux classés, fait polémique. Mais selon les rameurs concernés, c’est l’organisation globale de la course qui est à revoir.
« C’est la goutte de trop, explique Teihotaata, rameur et entraîneur de l’AS Pirae Va’a . Ça fait plusieurs années qu’il y a des pépins avec l’organisation. Cette année, il y a eu plusieurs changements annoncés (…) soi-disant pour mettre la course à une échelle internationale, mais on se sentait « marché dessus’. On reçoit des mails comme quoi finalement, on va encore changer le programme… Pour ma part, ça suffit » souffle-t-il.
Surpris de la gratuité de l’inscription à l’épreuve, les frondeurs pensaient que les organisateurs avaient trouvé « un gros sponsor » ou une autre manne financière permettant de conserver le système de prize money et de faire oublier le couac de l’édition 2022. Les modifications à la dernière minute du parcours de la course avaient provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, la contestation des résultats par les rameurs, et René Avaepii avait déchiré son chèque de 80 000 Fcfp sur le podium. Une façon de protester, déjà, contre un montant qu’il estimait dérisoire après s’être entraîné pendant des mois.
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« Il ne faut pas oublier la base : les rameurs »
Rebelote en 2023, donc, Steve Teihotaata assurant que les prize money ont finalement été divisés « par cinq » , malgré plusieurs entrevues entre rameurs et organisateurs. « On trouve des accords, mais après ils reviennent sur leur décision. Et ça fait trois ans, voire plus, que ça dure (…) C’est bien beau de vouloir voir grand, mais il ne faut pas oublier la base, les rameurs ».
Rameurs dont les doléances « ne sont pas pharamineuses » , toujours selon Teihotaata. « Ce n’est pas qu’on pense qu’à l’argent. Mais il ne faut pas nous dire des choses et ensuite nous annoncer autre chose, tardivement, pour faire en sorte qu’on participe seulement (…) On a toujours été ouverts à la discussion, mais on a l’impression d’avoir été juste entendus, pas écoutés » , conclut Teihotaata.
Les rameurs ont pris contact avec la Fédération Tahitienne de va’a, qui ne peut pas intervenir, la super Aito étant une course organisée par une société privée. « Il faut se rapprocher des dirigeants du comité organisteur de la Te Aito et de la Super Aito, renvoie le vice-président délégué de la Fédération Tahitienne de Va’a. Après, libre à eux. La Fédération ne veut pas rentrer dans les polémiques » .
Contacté par téléphone, l’organisateur de l’événement Reynald Temarii a indiqué à TNTV qu’il réagirait en début de semaine prochaine.