Le régime des salariés affiche un déficit de 5 milliards de Fcfp en 2021

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Le régime général des salariés supporte la majorité des dépenses de la caisse de prévoyance sociale. Le conseil des ministres vient d’approuver, mercredi, les comptes 2021 du régime. Et ils ne sont pas bons. Malgré une hausse des cotisations, par rapport à 2020, les dépenses ont augmenté et le déficit global du régime s’accentue. Comment la direction de l’établissement compte faire face à cette situation inquiétante ? Nous sommes allés à la rencontre du directeur de la CPS, Vincent Fabre.

Publié le 18/08/2022 à 16:14 - Mise à jour le 20/08/2022 à 11:00

Le régime général des salariés supporte la majorité des dépenses de la caisse de prévoyance sociale. Le conseil des ministres vient d’approuver, mercredi, les comptes 2021 du régime. Et ils ne sont pas bons. Malgré une hausse des cotisations, par rapport à 2020, les dépenses ont augmenté et le déficit global du régime s’accentue. Comment la direction de l’établissement compte faire face à cette situation inquiétante ? Nous sommes allés à la rencontre du directeur de la CPS, Vincent Fabre.

Le déficit du régime des salariés se creuse en 2021. Il s’élève à plus de 5 milliards de Fcfp, contre plus de 3 milliards en 2020. En 2020, les comptes avaient bénéficié du remboursement du Fonds pour l’amortissement du déficit social, le Fades, pour plus de 6 milliards. Mais cette aide était exceptionnelle. En 2021, malgré une amélioration de la situation de l’emploi et donc, mécaniquement, des cotisations encaissées, les dépenses ont augmenté et le déficit du régime s’est aggravé.  

« Et c’est vrai que 2021 a été une année difficile de gestion de la crise covid avec une augmentation des dépenses et notamment de santé. […] C’est notamment la branche santé qui a été pénalisée par la crise covid, à la fois sur le soutien des structures de soins (hôpital, cliniques), l’augmentation des arrêts maladies. Voilà c’est tous les domaines de la branche santé« , explique le directeur général de la CPS, Vincent Fabre.

En plus des dépenses liées à la covid-19, le vieillissement de la population et le taux de longues maladies très élevé au fenua alourdissent la note. Mais d’autres facteurs externes interviennent également.

« L’éloignement, le caractère insulaire et la géographie dispersée de la Polynésie rendent l’offre de soins compliquée et couteuse. On essaie au maximum de soigner les Polynésiens en Polynésie, mais parfois lorsque l’offre de soins n’est pas adaptée, on doit faire des Evasans et ça a un coût significatif. Après, les polynésiens attendent une amélioration de l’offre de soins et c’est vrai que cette trajectoire est nécessaire mais elle est couteuse (médicaments de plus en plus cher, …).« 

Pour éviter l’effondrement de notre système de santé, la réforme de la PSG est initiée dès 2021. En plus des 24 milliards empruntés pour la sauver, la contribution pour la solidarité – communément appelée TVA sociale – devrait permettre d’injecter 6 milliards dans la protection sociale généralisée en 2022. Mais il faudra quand même trouver de nouveaux leviers d’action.   

« Beaucoup de pistes ont été évoquées lors des dernières assises de la santé. Il faut réformer les evasans, réformer l’offre de soins et mieux articuler l’offre du CHPF et des cliniques. Il faut trouver un moyen de responsabiliser tous les acteurs à la fois les acteurs de la santé, les prescripteurs, mais aussi les employeurs et aussi chaque polynésien, pour améliorer sa santé et faire de la prévention, pour faire en sorte que les gens soient moins malades et que les coûts, aujourd’hui exponentiels, soient endigués. »

Les fraudes et les abus sont dans le collimateur de la CPS. Il faut dire qu’en période Covid, des pics pouvant atteindre 18 000 arrêts mensuels ont été constatés. En règle générale, la moyenne s’élève à 6000 arrêts par mois.

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