L’affaire Radio Tefana revient devant la cour d’appel de Papeete

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C’est l’un des procès les plus attendus de ce début d’année : l’affaire Radio Tefana sera de nouveau examinée, demain, par la cour d’appel de Papeete, après 5 renvois. Une échéance qui a surpris les indépendantistes, alors que le 1er tour des élections se tiendra dans moins de 50 jours. Les Bleus appellent leurs soutiens à se mobiliser demain.

Publié le 26/02/2023 à 16:49 - Mise à jour le 27/02/2023 à 16:02

C’est l’un des procès les plus attendus de ce début d’année : l’affaire Radio Tefana sera de nouveau examinée, demain, par la cour d’appel de Papeete, après 5 renvois. Une échéance qui a surpris les indépendantistes, alors que le 1er tour des élections se tiendra dans moins de 50 jours. Les Bleus appellent leurs soutiens à se mobiliser demain.

Le procès de l’affaire dite Radio Tefana est de retour au palais de justice de Papeete. Prévu sur deux jours, ses conclusions pourraient avoir un impact évident sur le scrutin des territoriales. Le leader du Tavini Huira’atira Oscar Temaru comparaîtra devant la cour d’appel de Papeete, dans le cadre d’un procès pour détournement de fonds publics. En cause : le financement, par la commune de Faa’a dont il est maire, de l’association Te Reo o Tefana, et de sa radio.

Tout est parti d’un rapport de la Chambre territoriale des comptes en 2009. Ce rapport, adressé au Parquet général par Maître Piriou, inscrit alors l’affaire Radio Tefana dans le prolongement de celles de Radio Ma’ohi et de Radio Bleue : deux radios communales chacune proche d’un parti politique. En outre, la justice reproche à Oscar Temaru, son président d’honneur, d’avoir mis à sa disposition du personnel, des locaux et du matériel et d’avoir utilisé un financement public promouvoir les thèses indépendantistes via Radio Tefana.

En première instance, Oscar Temaru, Vito Maamaatuaiahutapu et Heinui Lecaill avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis et des amendes pour pris illégale d’intérêts. La radio avait également été condamnée en tant que personne morale, pour recel de prise illégale d’intérêts, à 100 millions Fcfp d’amende.

Une affaire aux volets multiples

Tous ont fait appel de cette décision. Mais un autre volet de l’affaire Tefana s’ouvre lorsque le conseil municipal soumet au vote, fin 2018, une délibération accordant la protection fonctionnelle au maire de Faa’a.

Ainsi, en 2019, sur proposition du premier adjoint au maire Robert Maker, le tavana avait bénéficié de la protection fonctionnelle de 11 millions de Fcfp puis d’une deuxième, de presque du même montant, pour couvrir les frais du procès en appel. Le parquet de Papeete ayant été dessaisi de l’affaire, c’est la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris qui avait pris le relais, dans le cadre d’une enquête préliminaire pour détournements de fonds publics.

Une enquête alors qualifiée de « parasite » par la Cour d’appel de Papeete, en mars 2022. Le Tavini s’était empressé de la suivre dans un communiqué : « Cette enquête mérite plus que jamais le qualificatif de ‘parasite” employé par la Cour d’appel de Papeete en mars dernier, lorsqu’elle a renvoyé le dossier Radio Tefana (au 29 août – ndlr) en constatant qu’elle privait Oscar Temaru du droit à un ‘jugement équitable‘ ». Dans ce contexte, la cour avait renvoyé le dossier une 5e fois, au 27 février 2023.

Pas de nouveau renvoi

En période de pré-campagne électorale, le Tavini Huira’atira accuse l’État de vouloir l’affaiblir. La date avait été dénoncée mercredi dernier par le Tavini et ses représentants au cours d’une conférence de presse, Tony Géros interpelant un procureur de la République « qui veut se payer Oscar Temaru« , présenté comme le nouveau « Pouvanaa a Oopa » par les siens. Le parti a d’ores et déjà annoncé qu’il n’irait pas vers un nouveau renvoi, l’affaire pesant depuis longtemps sur Oscar Temaru et sa famille.

En invitant ses soutiens à se mobiliser pacifiquement devant le palais de justice demain à 7h, le parti bleu ciel fait bloc derrière son président. De son côté, le procureur général Thomas Pison assure que la date du procès a été arrêtée « d’un commun accord« … et rappelle qu’Oscar Temaru peut une nouvelle fois demander un renvoi.

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