Deux caméléons trouvés sur Tahiti

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Deux spécimens ont été découverts en l’espace de 2 mois à Tahiti. Le premier a été recueilli en août dernier au plateau de Taravao. Le second a été découvert hier, en fin d'après-midi dans les hauteurs de la Mission.

Publié le 03/10/2021 à 17:20 - Mise à jour le 05/10/2021 à 16:57

Deux spécimens ont été découverts en l’espace de 2 mois à Tahiti. Le premier a été recueilli en août dernier au plateau de Taravao. Le second a été découvert hier, en fin d'après-midi dans les hauteurs de la Mission.

Deux caméléons ont été trouvés récemment à Tahiti. Le premier a été recueilli par Heiani et son conjoint en août dernier. Alors qu’elle randonnait en famille au plateau de Taravao, Heiani dit avoir été surprise par la découverte du petit reptile vert : « d’abord j’ai pensé que c’était un gros lézard qui marchait, puis en s’approchant et en regardant bien, on s’est rendu compte que c’était un caméléon ».

Le couple recueille l’animal avant de le signaler auprès de la Direction de l’environnement le lendemain. « Ils l’ont gardé avec eux parce qu’ils devaient l’emmener chez le vétérinaire pour voir comment l’animal se portait, si c’était un animal domestiqué ou un animal qui vivait dans la nature depuis un certain temps. Depuis, on ne l’a pas revu. Il est toujours chez le vétérinaire et on attend toujours ».

Après examen, le vétérinaire révèle qu’il s’agit d’un caméléon du Yémen, plus précisément d’une femelle pleine d’une soixantaine d’œufs. Dans la région, cette espèce a été introduite sur l’archipel de Hawaii, où elle est considérée comme invasive dans l’écosystème local. « On ne sait pas ce qu’il est advenu des œufs, ils ne nous ont pas donné de nouvelles ». Heiani espère avoir plus d’informations dans les jours à venir.

Car la jeune femme souhaiterait garder l’animal qu’elle surnomme Samy. « Quand on l’a trouvé, on voulait le garder mais on voulait bien faire les choses en prévenant la Diren. On voulait faire les choses légalement sachant que c’est un animal interdit en Polynésie. On voulait préparer son terrarium pour qu’il soit dans de bonnes conditions, domestiqué ».

Le second caméléon, de couleur beige, a été trouvé hier en fin de journée, dans les hauteurs de la Mission. C’est Vaiarii qui tombe sur le reptile alors qu’elle se promène avec ses enfants : « en montant la croix, ma fille a trouvé un caméléon. Elle ne savait pas que c’était un caméléon. Son petit frère a crié « oh un gros lézard ! ». Mais en m’approchant, je me suis rendue compte que c’était un caméléon ».

Vaiarii décide alors de publier une photo du caméléon sur les réseaux sociaux, dans l’espoir de retrouver le propriétaire. Une heure plus tard, une personne prend contact avec elle et assure que l’animal lui appartient. Mais entre temps, Vaiarii indique avoir remis le caméléon à la police. Recueilli par la Diren ce dimanche, le spécimen a été d’abord examiné par un vétérinaire qui a constaté des problèmes au niveau des ovaires de l’animal.

Dans son biotope, le roi du camouflage se nourrit principalement d’insectes. Et il est aussi une proie pour d’autres prédateurs comme les chats ou les rapaces. Pour l’homme, il ne représente pas une menace. Il n’est pas venimeux. Toutefois, comme pour les margouillats, le caméléon peut être porteur de salmonellose. C’est un animal solitaire. Sur son territoire il n’apprécie pas ses congénères. Les mâles peuvent devenir agressifs entre eux lors de la période des amours.

Le caméléon n’étant pas une espèce présente en Polynésie, le code de l’environnement rappelle que « l’introduction […] sur le territoire et l’importation sous tous régimes douaniers de spécimens vivants d’espèces animales ou végétales est interdite ». Le non-respect de cette loi peut entraîner une peine d’emprisonnement de 2 ans et une amende de 17 800 000 de Fcfp.

Selon le code de l’environnement, 39 espèces végétales et 13 espèces animales introduites sont classées comme « menaçant la biodiversité de Polynésie française ». On trouve dans cette liste des oiseaux, des rongeurs, des mollusques, le crapaud buffle aux Gambier ou encore la petite fourmi de feu.

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