Dérèglementation des prix du tabac : hausse de 20 à 30% sur certaines marques

Publié le

Deux arrêtés adoptés le 19 décembre 2022 et le 23 mars 2023 dérèglementent les tarifs du tabac à compter du 1er avril. Les importateurs n’étant plus tenus de respecter des marges maximales, les prix ont commencé à grimper dans certains commerces. Une mesure qui a vocation, assure-t-on à la Direction générale des affaires économiques, à dissuader les fumeurs.

Publié le 22/05/2023 à 15:39 - Mise à jour le 24/05/2023 à 11:18

Deux arrêtés adoptés le 19 décembre 2022 et le 23 mars 2023 dérèglementent les tarifs du tabac à compter du 1er avril. Les importateurs n’étant plus tenus de respecter des marges maximales, les prix ont commencé à grimper dans certains commerces. Une mesure qui a vocation, assure-t-on à la Direction générale des affaires économiques, à dissuader les fumeurs.

Des augmentations de prix de 20 à 30% sur certaines marques de tabac qui ne sont pas passées inaperçues du côté des consommateurs. Depuis près de deux mois, les grossistes de la place ont quartier libre sur les prix des paquets de cigarettes et de tabac à rouler. Idem pour les détaillants. Le feu vert a été donné par un arrêté publié au journal officiel en toute discrétion le 23 mars 2023.

Une liberté totale des prix

Entré en vigueur le 1er avril, l’arrêté n° 489 CM portant modification de la partie “Arrêtés” du code de la concurrence fait état d’un retrait du tabac, des cigares et des cigarettes de la liste des produits de grande consommation (PGC). En parallèle, la direction générale des Affaires économiques (DGAE) a diffusé une brochure mentionnant également cette sortie du tabac de la liste des PGC. « Il a été considéré que ce n’est pas un produit de grande consommation des ménages et, pour des raisons de santé publique, le tabac a été sorti de cette liste » précise la directrice des affaires économiques (DGAE) Sabine Bazile. « Ce sont donc des produits dits libres. Les marges sont désormais laissées à la discrétion des importateurs et des détaillants. Ils ne seront plus contrôlés ».

Un précédent arrêté pris le 19 décembre 2022 dans le cadre de la loi du Pays n°2022-44 prévoyant des « dérogations au principe de liberté des prix concernant les PPN et PGC », avait déjà posé les « conditions d’encadrement des prix de certains produits ou services ».

Jusqu’à présent, la marge maximale du grossiste importateur était fixée à 12,5% du prix de revient, tandis que celle applicable aux prix de gros était fixée à 10% pour le tabac et à 13% pour les cigarettes. Le non-respect de ces seuils était alors constitutif d’une infraction au code pénal. L’ensemble des règles instaurées par le code de la concurrence ne sont donc plus applicables au marché du tabac qui bénéficie dès lors d’une liberté totale des prix. Pour la directrice des affaires économiques (DGAE) Sabine Bazile, « à charge des consommateurs de faire jouer la concurrence. » Une hausse de prix qui ne fait que commencer.

Une augmentation du prix pour une baisse de fumeurs

« Si on reprend les rapports de l’OMS, on remarque qu’une augmentation du prix de 10% entraîne une diminution de 4 à 5% du nombre de consommateurs de tabac. De la même façon quand il y a une interdiction de fumer dans les lieux publics. Ce type d’action favorise grandement un désir de changement chez les consommateurs » indique Romain Bourdoncle, médecin-chef du centre de prévention et de soin des addictions.

Dernières news