TNTV : Les rameurs des îles, mais aussi ici à Tahiti et Moorea, continuent tant bien que mal à s’entrainer même s’il n’y a plus de compétition. C’est important ?
Alfred Mata : « Oui, c’est très important. Et je souligne également que tous ces rameurs avec les représentants qui continuent encore, malheureusement pour beaucoup, méritent vraiment nos félicitations, et aussi de la part de la part de la fédération tahitienne de va’a. »
La crise sanitaire a fait beaucoup de mal à l’économie mondiale et au fenua, mais aussi au monde sportif, au va’a. Quel bilan tirez vous de cette année de va’a ?
« Avant de parler du bilan, je voulais surtout saluer notre population de Tahiti et surtout maohi nui, les saluer par rapport à ces jours de fêtes également. Et par rapport à la situation dont tu parles, c’est vrai que c’est très difficile pour tout le monde, y compris pour le va’a bien-sûr. Au niveau de l’international, il n’y a eu que des arrêts dans tous les domaines dans tous les pays, voire Tahiti qui a eu une petite chance pendant quelque temps. Malheureusement après, on a été obligé de suivre les consignes quand même. »
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Vous êtes désormais le vice-président de la fédération internationale de va’a. Comment s’est passée votre nomination ?
« Je tiens à remercier la fédération tahitienne de va’a, tous les membres du conseil fédéral qui m’ont nommé. Il est vrai qu’il a fallu travailler avec beaucoup de pays pour pouvoir avoir un pied dedans. J’ai eu la chance déjà de rentrer dans cette fédération en 2016 avec Vetea Sanford, là, dernièrement, j’ai été réélu suite à plusieurs lobbyings qu’il faut souligner, parce que donc les pays attendent beaucoup également de Tahiti, et c’est là que nous tenons vraiment à remercier le Pays qui nous a soutenu pour pouvoir rentrer dedans. Mais je pense qu’il est aussi très important de souligner que cette fédération internationale a été créée par nos tupuna. Tout d’abord, je citerai, pour que tout le monde le sache, Émile Vernaudon qui était là et j’espère qui nous regarde, Edouard Maamaatua qui aujourd’hui n’est plus de ce monde, avec aussi George Estall qui est encore là parmi nous. Nous avons eu également Michael Tong, un Hawaiien qui n’est plus de ce monde, et Charles Willem qui a pu diriger cette fédération internationale aujourd’hui, avec Lara et tous les autres membres du pays. Je pense que moi-même je souhaiterais à travers la fédération tahitienne apporter un plus pour qu’il y ait plus de développements de va’a dans l’international, mais aussi aux jeux olympiques. Ce n’est pas facile. »
Quel sera votre rôle au sein de la fédération internationale et quels seront vos objectifs ?
« Tout d’abord, il faut dire que nous, à travers Tahiti, on voit déjà un bon développement, avec nos amis étrangers etc. Et l’objectif majeur serait de pouvoir tout faire pour réussir à mettre un pied dans les jeux olympiques. Une épreuve (le surf, NDLR) va se dérouler au fenua. Donc on va travailler avec le COPF également et la fédération de surf, pour pouvoir mettre en place quelques démonstrations. (…) Et si c’est possible, pourquoi pas, également à Paris pour les jeux olympiques de 2024. Ça ne sera jamais facile car on a énormément de travail à faire pour y arriver, mais le va’a est vraiment bien parti dans le monde entier. »
Quel sont les projets de la fédération tahitienne ? Avez-vous de la visibilité pour 2021 ?
« Visibilité, on va dire oui et non, car nous ne savons pas ce qu’il va nous arriver demain, en 2021. Par contre, oui, la fédération tahitienne a mis en place le calendrier déjà, qui va être validé par l’ensemble des membres de la fédération, et on verra de quelle manière on va pouvoir le développer l’année prochaine. »