Elles sont des figures du monde de la pêche subaquatique en Polynésie depuis leurs débuts, en 2013. Co-fondatrices de l’association To’a Hine Spearfishing en mars 2022, les deux compères Onyx Le Bihan et Taina Orth, déjà auréolées de plusieurs succès régionaux avec deux titres aux Océanias en 2017 et en 2023, défendront les couleurs du fenua aux championnats du monde de pêche sous marine, prévus du 7 au 10 septembre en Espagne.
Une consécration permise, entre autres, par leur ancien coach Rahiti Buchin, soutien indéfectible des chasseuses. Devenu président de la fédération tahitienne des sports subaquatiques de compétition de Polynésie française en 2022, il poussait leur candidature depuis quelque temps.
S’il reste à financer le déplacement et la préparation sur place, Onyx et Taina, futures adversaires dans l’épreuve individuelle, se serrent les coudes : « Je suis plus contre les autres que contre Onyx, sourit Taina. Je connais ses points forts, ce n’est pas à elle que je pense d’abord. Je pense d’abord aux espagnoles, aux italiennes, aux américaines qui sont les plus fortes » .
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C’est la toute première fois qu’elles iront pêcher en Europe, de surcroît face à des adversaires d’un calibre international. Les épreuves se dérouleront du côté de Laredo, dans le Nord de la péninsule ibérique. Malgré leur méconnaissance relative des quelque 30 espèces qu’elles seront autorisées à chasser, la différence de température et de matériel (elles seront équipées du bateau et d’un GPS le temps de la compétition – ndlr), les deux tahitiennes visent haut.
« Je pense qu’on peut faire un podium, que ce soit Onyx ou que ce soit moi, poursuit Taina. Peut-être pas la plus haute marche parce que les Espagnoles sont chez elles, mais le podium est faisable. Le type de pêche nous correspond, c’est dans les 15 mètres, une pêche à trous, on a plus ou moins l’habitude de le faire » .
Outre le froid, les eaux plus troubles et la méconnaissance du comportement du poisson sont des handicaps que les deux chasseuses devront surmonter si elles veulent atteindre leur objectif. « Au niveau physique, de précision, il n’y a pas de soucis. C’est juste qu’il faudra s’adapter à l’environnement » .
Elles n’ont, en effet, pas bénéficié de beaucoup d’expériences internationales, faute de moyens financiers suffisants de la fédération locale. « La fédé de l’époque n’avait pas vraiment le budget pour nous amener sur d’autres compétitions, rappelle Taina. On n’a pas pu faire l’Australie, ni Hawaii, ni la Nouvelle-Zélande » , là où leurs homologues masculins Dell Lamartinière, Maui Tea, Titouan Roncin ont un peu plus d’avance.
Avec deux d’entre eux, elles se rendront en Espagne un mois avant la compétition. Une condition sine qua non pour espérer de bons résultats, pour laquelle elles organisent une collecte de fonds, ce vendredi au golf de Moorea, à l’occasion du concert de Sissa-sué.