Parmi les compétiteurs, on comptait la participation du favori de la soirée, Tafa Misipati, vainqueur des deux dernières éditions ainsi que Cameron Tukua, champion en titre d’Australie et Siggi Pesaleli, un combattant expérimenté qui a étoffé son tableau de chasse par plusieurs titres internationaux. Mais un quatrième nom, inconnu au bataillon, venait compléter cette affiche : Henri Burns. La place était au départ attribuée à Steeven Warby, un partenaire d’entrainement du tahitien mais trois semaines avant les échéances, le maori s’était blessé.. Le coach de la Team City Kick Boxing a alors proposé à notre aito de le remplacer. C’est donc par ce concours de circonstance que le «Giant Killer» fera ses premiers pas chez les pros. Cette opportunité allait, d’une manière imprévue, bousculer tous les pronostics de la soirée.
Une entrée dans la cour des grands
Dès le coup de gong, les deux protagonistes prennent leur marque avec quelques coups échangés dont 2 high kicks gauche, lancés par Henri, qui ont manqué de peu la tête de son rival. Il aura tout de même suffi moins d’1 minute pour que le Tahitien trouve la faille. Il se désaxe, charge son adversaire en le fauchant avec son bras droit pour le déséquilibrer. Opération réussie ! Le maori de plus 120 kg est à terre en position « tortue » pour se protéger mais le Tahitien sera déjà placé sur son dos, il enclenche alors une avalanche de crochet qui atteint à maintes reprises la tête de son opposant, l’arbitre ne tardera pas à arrêter le combat.
Henri réalise ainsi l’impensable ! Un scénario improbable qui a suscité la frustration du public et qui n’a d’ailleurs pas hésité à l’exprimer : le guerrier tahitien est déclaré vainqueur sous la huée des supporteurs néo-zélandais. « Personne n’était pour moi mais ça fait partie du jeu », explique le sportif.
Lors du dernier acte, les choses se corsent pour Henri, moins expérimenté, et la tension monte d’un cran. « Beaucoup d’éléments n’étaient pas en ma faveur comme le public, la pression, mon manque d’expérience », confie Henri. Au premier round, après quelques échanges musclés, il se fait surprendre par un crochet gauche du samoan qui le met à terre. Siggi Pesaleli se rue alors en « ground and pound » (position montée) sur le buste du tahitien et enchaîne une série de coups de coude au visage. Henri est toujours conscient, mais la règle des 6 coups au visage sans pouvoir riposter va lui causer problème : l’arbitre ordonne la fin du match ! Le Samoan remporte donc ce tournoi. Malgré cette défaite, Henri garde le sourire. « Le bilan reste tout de même positif pour moi. Au départ, j’étais vraiment « focus », je pensais à une seule chose : le battre. Mais c’est vrai que je ne m’attendais pas que ça se passe aussi vite, tant mieux pour moi », positive ce dernier.
Au moment du verdict notre aito applaudit son adversaire. Cette leçon d’humilité conquit finalement les spectateurs car en sortant du ring, il est alors applaudi par la foule à son tour. C’est alors que deux monuments des sports de combat polynésien se retrouvent devant notre aito. Mark Hunt, ancien champion de K-1 et actuel n°7 au classement de l’UFC, ainsi que David Tua lui serre la main et lui confie que la prochaine fois c’est lui qui décrochera la ceinture.