Les sections sportives scolaires sur la sellette

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Les sections sportives des collèges sont-elles menacées ? Si la DGEE assure que non, elle prévoit en revanche de restructurer les sections sportives, pour préparer les jeux olympiques 2024 et les Jeux du Pacifique 2027. Il s’agit de réorganiser les postes à profil d’enseignants avec une spécialité.

Publié le 08/02/2022 à 12:10 - Mise à jour le 08/02/2022 à 14:24

Les sections sportives des collèges sont-elles menacées ? Si la DGEE assure que non, elle prévoit en revanche de restructurer les sections sportives, pour préparer les jeux olympiques 2024 et les Jeux du Pacifique 2027. Il s’agit de réorganiser les postes à profil d’enseignants avec une spécialité.

Le judo n’aura pas sa place en section sportive au collège de Mahina à la prochaine rentrée scolaire. De quoi inquiéter l’association Vénus Judo. Elle souhaite que le professeur d’EPS soit un « poste à profi » ; c’est-à-dire un spécialiste du judo, pour prendre en charge les collégiens qui le pratiquent à bon niveau. Le club craint que l’Education se désengage et fasse peser toute la charge de la formation sur les fédérations sportives. « Nous on attend un engagement. Quand on dit que la DGEE s’engage, j’aimerais savoir à quoi elle s’engage, lance Bernard Dirollo, président du Venus Judo club. Parce que si c’est juste dire : ‘il y a une section sportive qui existe à tel endroit tel endroit… De quelle façon est-ce qu’ils s’engagent si ce n’est après de ne pas pouvoir intervenir sur l’activité elle-même parce que leurs professeurs ne seront pas habilités à apprendre le judo et notamment à apprendre le judo à des jeunes qui sont déjà judokas et donc avoir un bon niveau dans cette discipline-là. »

La DGEE assure qu’elle ne changera rien au parcours sportif d’un étudiant. Elle souhaite simplement réorganiser les sections sportives dans le second degré pour une meilleure performance. Sans forcément placer un spécialiste de chaque discipline avec les élèves les plus jeunes. « On restructure les sections sportives dans la perspective de structurer le parcours sportif de l’élève en vue des JO 2024 et des Jeux du Pacifique 2027. On apporte notre pierre à l’édifice. On souhaiterait faire aussi de la détection sportive », explique Jean-Michel Garcia, chef adjoint de la DGEE.

Les enseignants ne connaissent pas toutes les disciplines sur le bout des doigts. Géraud Gauthier, enseignant arrivé de métropole, a par exemple fait appel à un cadre technique de la fédération tahitienne de surf pour accompagner ses élèves sur les vagues. Pour lui, les postes à profil sont essentiels, et pas seulement pour progresser : « C’est important notamment pour des questions de sécurité parce qu’on est en milieu naturel qui reste quand même un milieu dangereux donc il faut maitriser. Après surtout les connaissances techniques etc. On est aidés, soutenus par la Fédération tahitienne qui nous alloue des cadres techniques (…) »

En Judo, la section de Mahina accueille chaque année près d’une trentaine d’élèves. Les meilleurs peuvent ensuite intégrer le centre de performance. Cette section est donc primordiale pour le développement du judo au fenua. « Notre préoccupation c’est de pérenniser. Donc quels sont les moyens qui nous permettront de pérenniser ? Et c’est vrai que le poste à profil c’est un moyen important pour nous, souligne Franck Bellard directeur technique. Si on n’a pas ce poste-là, ça crée des contraintes supplémentaires, ça crée des difficultés qui font qu’on est un petit peu inquiets sur notre capacité à tenir tout ce dispositif qui est important pour l’éducation des jeunes, pour l’entraînement, pour le développement de la performance. »

Il reste possible qu’un poste à profil judo soit proposé pour la section sportive de Mahina, mais ce ne devrait pas être pour cette année.

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