C’est une équipe de rugby à part. Rattachée au 48e Régiment de transmissions d’Agen, le XV du Pacifique a officiellement vu le jour en 2007. Il réunit des militaires océaniens, de tous les corps d’armée. Bien plus qu’une équipe de rugby, ce collectif est une famille soudée qui s’attache à raviver le souvenir de ses anciens.
« C’est important pour la mémoire des soldats du Pacifique qui se sont engagés sur la Première et la Seconde Guerre mondiale. 1000 volontaires sont montés dans un bateau et le fait qu’ils soient venus se battre pour un conflit qui ne les concernait pas vraiment, si loin, on trouvait cela important de porter la mémoire de cet engagement », explique le manager de l’équipe, l’adjudant-chef Eliseo.
Le XV du Pacifique se réunit 5 à 6 fois par an pour des matchs de gala. A chaque rassemblement, le coach, Moana Mafutuna, est confronté à la même problématique : trouver des joueurs disponibles.
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« La priorité de notre sélection, c’est quand même les missions opérationnelles. En fonction des missions, je récupère les joueurs et je fais avec ce que j’ai. C’est toujours un honneur de récupérer de nouveaux joueurs », dit-il.
Sur le terrain, les joueurs océaniens maîtrisent largement leur sujet contre l’équipe de Vincennes qu’ils affrontent ce jour-là. Les valeurs d’engagement, de courage et de respect de l’adversaire, prônées par ce sport et les armées, ont un écho très fort pour les joueurs polynésiens.
« Quand on joue entre nous, il y a quelque chose qui ressort. On ne peut pas l’expliquer. Il y a quelque chose qui nous unit », confie Taputu Teriitehau, gendarme à la brigade de Lavaur.
« Il y a une force. Là, on a joué sous plus de 30 degrés. Mais il y a quelque chose qui nous a poussés. La Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna, Tahiti, on était tous là », ajoute-t-il.
Au-delà du sport, chaque regroupement est aussi l’occasion pour les joueurs de se retrouver. « C’est bien beau de rentrer à la maison, mais quand on n’a pas les moyens, ou qu’on ne peut pas à cause de missions, ce côté culturel, on le retrouve ici, dans le XV du Pacifique », sourit le premier maître Tino, marin-pompier à Cherbourg.
Finalement, l’équipe a réalisé un festival d’essais, une victoire bien entendu célébrée par un aka pour que l’esprit guerrier des aito du Pacifique flotte un peu plus longtemps à Paris.