Des moniteurs se forment au para va’a

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Publié le 11/12/2018 à 16:12 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:51

En Polynésie, le para va’a, c’est 27 associations dont 1 300 licenciés, des personnes en difficultés physique ou mentale. Et afin de mieux les accompagner, des formations sont dispensées aux moniteurs depuis lundi à Faa’a. En effet, la Fédération française de canoë-kayak et celle de Polynésie ont ouvert une première formation gratuite pour améliorer leur technique et maintenir un vivier d’athlètes et d’entraîneurs para va’a en Polynésie. 7 clubs dont Raiatea, Moorea, et Tahiti se sont déjà inscrits. « Pour une mixité de public, plus on aura des enfants autour de nous qui vont voir des personnes en situation de handicap ramer, moins on va avoir de différences. (…) On essaie d’avoir un autre regard sur le handicap et sur la façon de penser un handicap sur l’eau » explique Alain Barrere, directeur de la Fédération Polynésienne des Sports Adaptés et Handisport.

>>> Voir aussi : Vidéo – Patrick Viriamu : « J’essaie toujours de rester motivé, même si j’ai mon handicap »

Jean-Christophe Gonneaud, conseiller technique national a la Fédération française de canoë-kayak, suit les athlètes handisports de France depuis plus de 30 ans. Dans ses cours théoriques, il travaille beaucoup sur le dialogue et la confiance pour aider les rameurs à transmettre leur énergie au va’a : « Il faut poser beaucoup de questions à l’athlète afin de faire un bilan du sportif et l’installer le mieux possible dans son embarcation et qu’il puisse donner le meilleur de lui-même. (…) Prenez le temps, ayez l’envie d’accueillir des personnes en situation de handicap dans votre club. C’est un plus pour tout le monde. On analyse, on réfléchit, on travaille ensemble… Cela va même améliorer votre analyse technique de la rame ». Seul regret du formateur aujourd’hui, l’absence de structure pour faciliter la mise à l’eau des para va’a.

Raiarii Teuiau est paraplégique. Il souffre d’une inflammation de la moelle épinière. Pour le jeune homme de Pirae, la rame, c’est toute sa vie. Il aimerait rejoindre l’équipe de France pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 : « C’est dur mais il faut travailler. Je suis prêt à m’investir à 200%. (…) Il ne faut jamais laisser tomber mais persévérer ». Maruae Allgower, lui, a été amputé d’une jambe. Mais cela ne l’empêche pas de s’entraîner 2 à 3 heures par jour après son travail : « J’ai appris beaucoup en théorie car j’avais surtout fait de la pratique jusqu’à présent ». Il pourrait, selon les coachs être le successeur de Patrick Viriamu, l’un des deux Polynésiens handicapés inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau.

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La formation se termine ce vendredi 14 décembre au Fare Va’a de Faa’a, avec une remise de diplôme. Une seconde session est prévue l’année prochaine. 
 

Rédaction web avec Tauhiti Taunia Mu San et Naea Bennett

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