Boxe avec ton mental

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Publié le 28/09/2016 à 11:39 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:59

Surpoids, rupture des ligaments, cassure du bloc rotulien, défaillance de la colonne vertébrale, arrêts cardiaques et respiratoire et paraplégie. Voilà les adversaires que Daniel Matemoko a du affronter avant de remonter sur le ring. Des super-lourds.

S’il n’a pu remporter tous ces combats face à ces poids lourds, le mal étant déjà fait et irréversible, il en est un qu’il a laissé sur le tapis les bras en croix. L’obésité.

Ce guerrier se rappelle encore avoir peser 226 kg, il y a deux ans et porter des vêtements jusqu’à 10XL. « J’étais proche de la mort. J’ai été paralysé pendant plus de 20 ans ». confie t-il.

Le déclic ?, « Il y a quelques années, j’ai vu la boxe paralympique et je me suis dit, un jour je remonterais sur le ring, pour aller chercher un titre. Défendre les couleurs du fenua aux prochains jeux paralympiques. »

Son premier combat c’est contre les aliments qu’il l’entame. « Apprendre à me nourrir, mieux m’alimenter. Et tous les jours, debout à cinq heures du matin pour faire du sport. » 

De la marche avec ses béquilles, de longues balades avec son fauteuil roulant, tout est bon pour brûler les graisses. « Vers les huit heures du matin, je vais à la salle de sport et je m’entraîne jusqu’à midi. » Une vie de spartiate.

Parti de loin avec 226 kilos sur la balance, aujourd’hui il en accuse 96. « J’espère que mon parcours va encourager d’autres obèses, comme je l’étais, à suivre mon exemple ». Il espère aussi que sa lutte contre son handicap moteur fera des émules. « Pour ceux qui sont privés de leur motricité, et qui garde l’espoir de se relever, je les attends à la salle. »

Comment il envisage son combat de samedi matin sur le ring contre un autre handi-boxeur? « Ce sera une première… Une première pour les handicapés polynésiens et aussi pour moi. » Son objectif. « Remonter sur le ring et gagner. »

Vendredi soir il fera une démonstration contre un boxeur valide à la salle de la Fataua. A voir la volonté qui se lit dans son regard, ses adversaires font avoir du souci à se faire. Intransigeant, sans concession, et dur à l’entrainement, l’homme affiche un mental d’acier et un caractère disons… pas facile.

Directs, uppercuts, crochets dévastateurs aux frappes sèches et puissantes. Le staccato de ses frappes sur le sac de sable, résonne dans la salle, comme un avertissement. « C’est un combat de tous les jours que je mène contre mon handicap. Et surtout pour montrer la voie à ceux qui sont comme moi. Pour lutter contre la maladie et être bien dans sa peau. »

Au passage, Il adresse un petit message à l’intention des handicapés de Polynésie: « Daniel viendra vous chercher dans vos vallées, vos quartiers, vos maisons pour vous emmener à la salle de sport. »

Cela ressemble à une mise en garde. Et quand on voit la carrure du bonhomme, mieux vaut le prendre au sérieux. Boxeur un jour, boxeur toujours.
 

Rédaction Web avec Brandy Tevero et Oriano Tefau

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