Barbara Martins-Nio : « La tenue des JO en Polynésie, pour nous, ne fait pas franchement de doute »

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La « totalité du projet » de la tour des juges de Teahupo’o est actuellement « réétudiée », selon Barbara Martins-Nio, la responsable du site de Tahiti pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. « Si le Pays nous garantit l’homologation de l’ancienne tour et des anciennes fondations, on ira et on s’adaptera », indique-t-elle à TNTV. En revanche, elle « doute » que la délocalisation de l’épreuve de surf à Papara soit possible, la commune n’ayant « pas candidaté » au début du processus de sélection. Mais elle considère que malgré la polémique, la tenue des JO en Polynésie n’est pas remise en cause. Interview.

Publié le 08/11/2023 à 16:06 - Mise à jour le 09/11/2023 à 13:23

La « totalité du projet » de la tour des juges de Teahupo’o est actuellement « réétudiée », selon Barbara Martins-Nio, la responsable du site de Tahiti pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. « Si le Pays nous garantit l’homologation de l’ancienne tour et des anciennes fondations, on ira et on s’adaptera », indique-t-elle à TNTV. En revanche, elle « doute » que la délocalisation de l’épreuve de surf à Papara soit possible, la commune n’ayant « pas candidaté » au début du processus de sélection. Mais elle considère que malgré la polémique, la tenue des JO en Polynésie n’est pas remise en cause. Interview.

TNTV : Le projet d’implantation à Teahupo’o de la tour des juges en aluminium a du plomb dans l’aile. Où en est-on aujourd’hui ?

Barbara Martins-Nio : « C’est simple. On a reposé la totalité du projet à plat et on réétudie l’ensemble des pistes, c’est-à-dire l’ancienne tour en bois avec les anciennes fondations, une adaptation du projet sur la nouvelle tour. Donc, tout est posé sur la table. L’idée, c’est véritablement d’avoir un regard neuf pour ne pas être figé sur d’anciennes positions et de tout faire réétudier. L’IJSPF a été mandaté par le ministère des Sports et la Présidence pour pouvoir faire appel à tous les experts nécessaires afin d’apporter des réponses concrètes et tangibles. On aura le retour de ces études le 15 novembre. D’ici là, on est dans une attitude de patience pour pouvoir recevoir techniquement tous les enjeux et prendre les meilleures décisions au regard de toutes les études qui auront été réalisées ».

TNTV : Le Comité organisateur a donc entendu les revendications des associations…

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Barbara Martins-Nio : « Il n’y a pas de doute là-dessus. Je pense que, depuis le début, on a toujours entendu, écouté. Quand on nous a dit : ‘il n’y aura pas de pont pour traverser en véhicule’, on a fait marche arrière. On avait des pontons fixes et on nous a dit : ‘non, on ne veut pas de pontons fixes’, donc on a fait faire des pontons mobiles. On est en capacité d’entendre et de faire marche arrière. La seule chose, c’est l’enjeu sécuritaire. Si le Pays nous garantit l’homologation de l’ancienne tour et des anciennes fondations, on ira et on s’adaptera. Si le Pays ne peut pas nous garantir cette homologation, on sait qu’on travaillera sur un mode allégé pour faire en sorte d’être le moins impactant possible, c’est une évidence ».

TNTV : Cette polémique suscite de nombreux articles, même à l’international. Comment le Comité organisateur à Paris a-t-il réagi et doit-on s’inquiéter de la tenue des JO au fenua ?

Barbara Martins-Nio : « S’inquiéter de la tenue des JO ? Non. Je ne pense pas. Notre réaction a été un peu longue au début, car on souhaitait parler d’une seule voix, s’accorder avec le Pays et ne pas avoir de voix dissonante. Cela a pris un petit peu de temps. La tenue des JO en Polynésie, pour nous, ne fait pas franchement de doute. On a choisi Teahupo’o pour les raisons qu’on connait, sur une candidature de la Polynésie française, avec une mise en avant de l’ensemble des atouts de la destination. Donc, de notre côté, on n’a pas trop d’inquiétudes. La nécessaire adaptation, on la connait. On la confronte tous les jours. On a prouvé par le passé qu’on était en capacité de s’adapter. Maintenant, il faut que nous, on préserve un certain nombre de critères. Le premier critère, c’est la sécurité des personnes, et le second, le spectacle sportif. À partir du moment où on est en capacité de garantir la sécurité et de garantir un spectacle sportif, on s’adaptera. Il n’y a pas trop d’enjeux là-dessus ».

TNTV : Le président du Pays a évoqué l’homologation de la tour en bois ou une délocalisation de l’épreuve sur le spot de la Taharuu à Papara. S’agit-il de pistes que vous envisagez ?

Barbara Martins-Nio : « Aujourd’hui, toutes les pistes ont été remises à plat. Pour l’homologation de la tour en bois, on l’a dit : à partir du moment où la tour en bois actuelle et les fondations pourraient être homologuées, on ferait marche arrière. Il n’y a pas d’enjeu. Ce n’était pas le cas jusqu’à aujourd’hui. Pour Papara, le Pays s’interroge à nouveau, nous un peu moins, car Papara n’avait pas candidaté à l’époque des différentes villes qui ont candidaté pour accueillir les Jeux. Le fait qu’elle n’a pas été identifiée par la Polynésie dès le processus, on a, de notre côté, beaucoup plus de doutes et, surtout, on n’offre pas du tout le même spectacle sportif. Le président a mis sur la table toutes les hypothèses qui sont actuellement à l’étude. L’enjeu, pour nous, c’est de ne pas prendre la parole dans tous les sens et d’avancer une hypothèse plutôt qu’une autre tant qu’on n’a pas toutes les garanties d’une orientation vers une solution A plutôt qu’une solution B ».

TNTV : D’importantes sommes ont déjà été investies, notamment pour la tour en aluminium, d’un coût d’environ 500 millions de francs, et pour d’autres aménagements. Économiquement, cela parait compliqué d’organiser l’épreuve sur un autre spot.

Barbara Martins-Nio : « Il y a deux acteurs économiques clé : le Pays, par rapport à la Tour, notamment, mais aussi Paris 2024. On s’est engagé auprès des hébergeurs, des bateaux, des jet-skis et des water-patrols. Si demain, on allait sur un autre site, on n’aurait plus les besoins d’hébergement qu’on connait aujourd’hui. On n’aurait plus les besoins de bateaux et de jet-skis, ni de water-patrols. L’engagement est des deux côtés (…) mais aussi, surtout, il y a des recettes attendues par les riverains de Teahupo’o ».

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