Un haka géant par plus de 1000 élèves… Du jamais vu en Polynésie, jusqu’à ce jeudi matin au stade Pater. Chacune des 20 classes portait les couleurs d’une nation qualifiée pour la Coupe du monde de rugby. Et certaines ont proposé une petite prestation inspirée du pays qu’elle représentait, comme un chant aborigène pour l’Australie, ou le chant du coq pour la France.
Le rugby porte de belles valeurs de respect et d’engagement. Mais il est encore peu pratiqué ici, par rapport à nos voisins des Samoa, des Fidji ou des Tonga.
« Le rugby est le sport roi dans le Pacifique parce qu’il a été transmis dans les écoles, explique Gilles Lafitte, le directeur technique de la Fédération polynésienne de rugby. Et l’idée ici est qu’on puisse proposer une nouvelle pratique dans les collèges et les écoles primaires. Je sais que les enseignants sont friands de nouvelles pratiques, et le rugby avec ses valeurs de sport collectif est didactique et pédagogique, ce qui intéresse fortement les enseignants. »
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Pas seulement, les enfants aussi ! Comme ces All Blacks de Huahine, seule équipe venue des îles, qui jouent presque aussi bien que leur modèle. « Grâce à notre professeur d’EPS qui a préparé des journées spéciales pour nous, le samedi et le mercredi, explique Heiurani Noho, en sixième au collège de Huahine. Du coup on allait à ces journées spéciales et on s’entraînait tout le temps. »
Ce sont finalement les Russes du collège Sacré-Cœur de Taravao qui sont champions du Monde. Devant les Australiens du collège de Hitia’a et les Tongiens de Arue !
Le rugby commence à s’imposer dans les écoles primaires et les collèges. A cet âge-là bien sûr, pas question de plaquer son adversaire comme à la Coupe du monde.
« On est sur un rugby qui est sécuritaire et qui permet à tous les élèves, quel que soit leur niveau, de pratiquer, détaille Julien Meret, professeur d’EPS à Teva i Uta et co-organisateur de l’événement. On est aussi sur de la mixité. On voit que les filles sont super fortes et qu’elles sont valorisées dans cette pratique. C’est un rugby scolaire qui n’est pas calqué sur le modèle fédéral. »
Et si ces enfants se prennent de passion pour le ballon ovale, ils peuvent s’inscrire en club. A Tahiti comme aux îles Sous-le-Vent, plusieurs écoles de rugby proposent de marcher sur les traces de Jonah Lomu. Et de soulever de joie toute son équipe en marquant un essai !