Edouard Fritch, un président sur tous les fronts

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Il est président du Pays, président de la majorité en place, tête de liste, maire et père… Edouard Fritch est ultra mobilisé depuis quelques mois. L’actuel chef de la première institution du Pays participe activement à cette campagne tout en continuant à gouverner la Polynésie et à administrer Pirae. Une charge de travail qu’il assume au quotidien… Lever aux aurores, rencontres protocolaires ou avec les ministres et meetings nocturnes : les journées d’Edouard Fritch laissent peu de temps au repos.

Publié le 28/04/2023 à 14:10 - Mise à jour le 27/12/2023 à 15:52

Il est président du Pays, président de la majorité en place, tête de liste, maire et père… Edouard Fritch est ultra mobilisé depuis quelques mois. L’actuel chef de la première institution du Pays participe activement à cette campagne tout en continuant à gouverner la Polynésie et à administrer Pirae. Une charge de travail qu’il assume au quotidien… Lever aux aurores, rencontres protocolaires ou avec les ministres et meetings nocturnes : les journées d’Edouard Fritch laissent peu de temps au repos.

C’est Edouard Fritch le militant qui démarre l’une des dernières journées de campagne du Tapura Huira’atira, sur le terrain. 6 heures du matin : le jour se lève tout juste. Posté aux aurores sur le rond point du RSMA entre Arue et Pirae, au côté des militants, et avec son épouse et sa deuxième de liste, la tête de liste agite le drapeau rouge et blanc. Objectif : galvaniser les équipes de terrain et les électeurs potentiels…

« Aujourd’hui, c’est le militantisme, il s’agit de soutenir nos militants qui sont sur le terrain, et c’est la raison pour laquelle nous sommes là : pour les aider, pour les encourager. Partout où il y a du rouge, les gens sont enthousiastes.« 

Après le terrain, et avant une matinée chargée à la Présidence, c’est le père de famille qui prend un moment pour accompagner sa fille au collège… Des instants précieux mais trop brefs.

« Je gère une multitude de familles avec ma vie publique. La rencontre la plus importante pour moi, c’est bien sûr le retour à la maison le soir, et le peu de temps que je passe avec ma famille malheureusement. Ce sont plusieurs familles qu’il faut intégrer à sa vie tellement plus importante de père et de grand-père. C’est une question d’organisation.« 

Place, ensuite, au protocole. Edouard Fritch enfile son costume de président du Pays. À l’agenda : une rencontre avec le haut-commissaire puis le conseil des ministres… le dernier de cette mandature.

Ses collaborateurs et le personnel de la Présidence évoquent un dirigeant jovial et accessible malgré la charge de travail. Virginie, employée, le croise tous les matins : « Il n’a pas pris la grosse tête. Je le croise tous les jours : c’est quelqu’un de très humain, qui nous met carrément à l’aise ».
« C’est quelqu’un aussi qui aime plaisanter. Quand on se rencontre, il a toujours ce geste amical de tapoter sur l’épaule ou de serrer quelqu’un dans ses bras », ajoute Thierry Tapu, chargé de mission.

« On a un bilan de mandature extraordinaire, et c’est pourquoi nous pouvons tous sortir de cette mandature la tête haute, la tête très haute. Je voudrais vous dire merci pour votre loyauté et votre dévouement pour ce pays », lance le président à ses ministres, à l’ouverture de ce dernier conseil.

« J’ai fait mon devoir dans les capacités que j’ai. Les capacités physiques et morales. Je crois avoir réalisé ma mission au niveau du Pays. C’était la plus importante pour moi au niveau professionnel, résume Edouard Fritch. C’est avec une petite émotion au cœur que je vais parler à mes ministres, mais au-delà, je suis plein d’émotion. Pour ceux qui se battent sur le terrain pour faire passer le Tapura Huira’atira, pour ceux que j’ai laissé, qui ne sont plus sur la liste, et qui ne seront donc plus à l’Assemblée… bien sûr que j’ai une forte pensée pour eux. On essaie de bien répartir nos émotions, sinon, le cœur explose. Mais je suis optimiste. Je suis né optimiste, et avec tout le travail qu’on a fait, nous avons tous rempli notre mission et nous allons gagner. »

Cet engagement sur tous les fronts : Gaston Flosse l’a aussi connu lorsqu’il a lui-même dirigé le Pays. Il en garde le souvenir d’une mobilisation extrême, et quelques regrets…

« C’était difficile de supporter tout cela ensemble et je dois avouer que j’ai négligé ma famille au profit de mes fonctions, puisque je représentais le pays à l’Assemblée nationale puise au Sénat, et j’étais président du Pays : ça faisait beaucoup à la fois. Alors sans le vouloir, mais en étant très préoccupé par l’avenir du pays : j’ai été trop accaparé.

Edouard Fritch, vu par Gaston Flosse

Je ne sais pas qui mieux que moi connaît Edouard Fritch. Il a été mon gendre, donc très proche de moi. Je connais sa famille, ses enfants. Et au fond de lui, je crois qu’il faut dire que c’est un homme timide. Dans ce rôle là, je ne peux pas dire qu’il soit tout à fait à l’aise. Entre nous, en famille, entre amis : c’est un homme jovial, ouvert… je peux presque dire qu’il y a deux Edouard Fritch. Celui qui exerce le pouvoir, et l’ami, le proche. Il a peur de ne pas réussir, il ne veut pas échouer. Mais il faut reconnaître qu’au fond de lui, c’est un homme bon et un excellent ami.

Il n’est pas travailleur comme moi… mais je crois qu’il fait de son mieux. Il y a quelques lacunes, par exemple, les rencontres directes avec la population (…) et il faut avouer que le covid est vraiment venu perturber la vie du Pays. D’autant qu’il n’avait peut-être pas suffisamment de techniciens, de conseillers autour de lui. Ou ils ne prévoyaient peut-être pas vraiment en amont… Et puis il faut dire également que la France avait fait adopter une loi qui donnait tous les pouvoirs et Haut-commissaire et même au président de la République en fin d’épidémie. (…) Je pense que s’il n’y avait pas la covid, il s’en serait mieux sorti. La covid a donné un grand coup de pied à notre économie et aux finances. Et il faut dire que la France n’a pas été généreuse avec nous qu’avec la Nouvelle Calédonie et avec les autres territoires d’outre-mer… »

Victoire ou pas dans les urnes, cet entre-deux tours sera marqué pour le Tapura et le Amuitahira’a par une fraternité retrouvée. Un élan qu’ils espèrent porteur…

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