Le Ia ora te nunaa appelle à voter autonomiste mais laisse le choix à ses sympathisants

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L'alliance Tapura - Amuitahira'a est scellée, et le Ia ora te nuna'a a décidé de ne pas en être. Le parti de Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau donnait une conférence de presse ce mercredi matin pour expliquer son positionnement pour le second tour des Territoriales.

Publié le 19/04/2023 à 11:44 - Mise à jour le 27/12/2023 à 15:46

L'alliance Tapura - Amuitahira'a est scellée, et le Ia ora te nuna'a a décidé de ne pas en être. Le parti de Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau donnait une conférence de presse ce mercredi matin pour expliquer son positionnement pour le second tour des Territoriales.

Le Ia ora te nuna’a appelle ses sympathisants à voter pour l’autonomie au second tour des Territoriales dimanche 30 avril. Mais sans donner de nom. « Nous sommes autonomistes mais que le meilleur gagne parmi les listes en course. »Teva Rohfritsch a confirmé avoir reçu la visite de Gaston Flosse, mardi, au dernier jour de dépôt de listes pour le second tour des Territoriales. « J’ai rencontré Gaston Flosse. C’est le seul leader qui m’a appelé en fait. (…) On était d’accord de rencontrer tous ceux qui souhaiteraient nous rencontrer. Gaston, que je n’avais pas vu depuis 10 ans, moi non plus, a souhaité me rencontrer. (…) Il m’a dit qu’il avait vu Nuihau Laurey et Nicole Sanquer (…) Au final, ils ont refusé l’alliance. (…) Il m’a dit qu’il avait vu Edouard Fritch, qu’il était partant pour fusionner avec eux mais qu’ils avaient des discussions sur le nombre de sièges, sur leur accord. Donc, il m’a demandé ce que nous, nous pensions. (…) J’ai rappelé que nous étions autonomistes. Nous n’allons pas renier nos convictions. Néanmoins, nous avions des programmes différents du Tapura, voire en opposition sur le sujet fiscal. Nous avions un programme différent du Amuitahiraa et peut-être plus de similitudes mais aussi des différences avec A Here ia Porinetia. »

Si l’idée d’une « plateforme autonomiste » a pu sembler intéressante aux yeux du Ia ora te nuna’a, le parti jaune s’est aussitôt posé la question du programme issu de cette alliance. Teva Rohfritsch dit avoir voulu rencontrer Gaston Flosse et Edouard Fritch en même temps. Une rencontre qui n’a pas eu lieu. En l’absence de discussion avec les deux hommes, « nous ne nous sommes pas engagés dans cette alliance », a déclaré Teva Rohfritsch.

Interrogé sur les éventuelles affinités entre le Ia ora te nuaa et le A Here ia Porinetia, Teva Rohfritsch répond avoir été étonné de leur annonce indiquant un changement de candidat à la présidence en cas de victoire. Sur le plateau de TNTV, hier soir, Nuihau Laurey a en effet indiqué que c’est finalement Nicole Sanquer qui prendrait la tête du Pays, et non plus lui.

« c’est Nicole Sanquer parce que c’est une femme. Si j’étais une femme, je ne sais pas comment je le prendrais »

« Entre deux tours, on change le candidat à la présidence. Je vous avoue que c’est un peu surprenant aussi puisqu’il s’agit d’une stratégie après avoir entendu l’appel à une candidature féminine au premier tour. Je ne vous cache pas que je trouve ça un peu léger. Après avoir entendu pendant des semaines que Nuihau Laurey était le meilleur président de la Polynésie parce qu’il a été le meilleur des vice-présidents, finalement c’est Nicole Sanquer parce que c’est une femme. Si j’étais une femme, je ne sais pas comment je le prendrais. Tout ça ne me parait pas très cohérent non plus. On ne renie pas nos fondamentaux autonomistes, néanmoins on attend sur les 15 jours à venir, de voir les programmes et ce qui va être proposé aux électeurs. »

Quant aux indépendantistes, ils n’auront pas les faveurs du parti de Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau. Le leader des jaunes dit avoir « aussi suivi les déclarations d’Oscar Temaru et Moetai Brotherson. (…) Ce qui me gêne profondément, c’est que Moetai parle d’engager un référendaire, (…) un processus d’auto-détermination. Si vous demandez aux Polynésiens, c’est normal, c’est ce qu’il faudra faire un jour. (…) Mais ce n’est pas le sujet majeur et urgent pour la Polynésie. On est face à une vraie fracture sociale, à un problème de cherté de la vie (…) La priorité est là. (…) Si on se lance dans un tunnel de referendums, tout va s’arrêter. On l’a vu en Calédonie, c’est humain. Certains auront peur (…) Economiquement, ce n’est pas le moment. »

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