Dans cette méthodologie, il a été créé un groupe de travail intermédiaire, dont la composition n’est pour l’heure pas complètement arrêtée, avec des gens qui ont plus de disponibilités que les gens du Coscen et qui préparerons les dossiers prioritaires. « Bien sûr, on est toujours dans la thématique de l’indemnisation des victimes et des questions sanitaires, et aussi, le devoir de mémoire », précise Yolande Vernaudon.
Quant au reproche de Roland Oldham de Mururoa e Tatou, qui estime « que les choses piétinent un peu, beaucoup de discussions, mais pas beaucoup d’avancement », Yolande Vernaudon partage un peu cet avis.
« J’ai un peu la même impression, sauf que je ne trouve pas que l’on piétine. On fait de tout petits pas. On aimerait bien avancer plus vite. », assure-t-elle, confiant, « Moi aussi je suis Polynésienne, moi aussi je suis une victime des essais nucléaires, comme tous les gens qui étaient autour de la table aujourd’hui, même si je n’ai pas la même casquette. Cela fait cinquante ans que cette histoire dure et j’aimerais bien que cela aille beaucoup plus vite, notamment pour la génération qui est en train de s’en aller, ne serait-ce que par l’âge. »
Concernant la situation du Civen, dont beaucoup s’interrogeaient sur sa mission, maintenant que la notion de risque négligeable a été rayée de la Loi Morin, la déléguée au suivi des conséquences des essais nucléaires fait le point: « Le Civen est une autorité administrative indépendante, et décide donc de son fonctionnement. (…) Le Civen va reprendre tous les dossiers qui ont été précédemment rejetés au titre du ‘risque négligeable’, les réexaminer et à partir de là traiter les dossiers dés instruits et prévenir la victime, ou ses ayants droits, de la suite qui est accordée au dossier. »
La prochaine réunion du Coscen devrait se faire rapidement avant que la commission consultative, mise en place par la Loi Morin, se réunisse à Paris courant octobre. « Le président Edouard Fritch souhaite une réunion du Coscen avant cette commission consultative pour accorder les positions du Pays. »