Le geste est maitrisé, l’angle mesuré. À Paea, Yannick Sacault aiguise les lames des couteaux du bout des doigts. Dans son établi rustique, il redonne vie et tranchant à tout ce qui coupe, de la machette au katana en passant par la paire de ciseaux abîmés. Pour ce faire, pas besoin de beaucoup d’outils. L’eau, des pierres japonaises et un savoir-faire acquis au fil des années lui suffisent. Autodidacte, l’artisan a affuté son esprit dans les livres et au fil des voyages au Japon.
« J’ai beaucoup creusé, c’est vraiment une passion, confie-t-il. Une passion qui a fait qu’aujourd’hui j’en ai fait mon métier, je cherchais ce quelque chose. On peut observer que les maîtres vont choisir un angle bien précis selon chaque type de couteau. J’utilise les mathématiques, un peu de trigo » .

Selon l’origine des couteaux et leur composition chimique, Yannick opte pour l’utilisation de pierres naturelles ou artificielles. L’affutage est un travail de précision, pour épouser les courbes des lames. « En vérité, les ingénieurs ont fabriqué les couteaux, c’est de la chimie, et il y a un optimum à obtenir, ajoute-t-il. Donc dans l’idéal, selon l’acier, on a un angle. Si on revenait aux origines, ce que font les Japonais avec excellence, la forge, il y a la trempe thermique, il y a la composition du métal. Et donc aujourd’hui, si on observe juste les deux, on va choisir l’angle » .
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Cet adepte des arts martiaux et de la méditation retrouve dans son atelier une certaine forme de sérénité. Pour sublimer les objets qui lui passent entre les mains, il observe, mesure la symétrie et caresse le tranchant des couteaux.

« Lorsqu’on aiguise, c’est un rituel, on est tranquille, il y a cet effet de flow, c’est-à-dire qu’on est décontracté, on est relax. Parce que si on n’est pas concentré, le risque de se couper est là. Alors que pour moi, c’est très rare » , sourit-il.
Couteau de cuisine, schlass classique, ou simple couteau de table, chaque objet a une histoire, une anecdote. Certains couteaux aiguisent la curiosité de Yannick : lorsque TNTV le filme dans son atelier, il voit passer une lame oxydée : une pièce de collection. Il décidera de ne pas totalement la nettoyer pour conserver l’âme du métal.
Pour consulter le travail de Yannick et prendre RDV, consultez sa page Instagram ICI.
Tel : 89724778