Yannick Sacault, affûteur de couteaux à Paea

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C’est un métier presque disparu aujourd’hui : celui d’affûteur de couteaux. Yannick Sacault, passionné par ces instruments, a commencé par aiguiser les lames dans sa quincaillerie de Paea. Aujourd’hui, c’est son activité principale, mais surtout une passion. Celle de la coutellerie et du patrimoine qu’elle représente. Direction son atelier...

Publié le 04/01/2022 à 10:02 - Mise à jour le 04/01/2022 à 10:02

C’est un métier presque disparu aujourd’hui : celui d’affûteur de couteaux. Yannick Sacault, passionné par ces instruments, a commencé par aiguiser les lames dans sa quincaillerie de Paea. Aujourd’hui, c’est son activité principale, mais surtout une passion. Celle de la coutellerie et du patrimoine qu’elle représente. Direction son atelier...


Autodidacte, Yannick Sacault a commencé à s’intéresser aux couteaux grâce à son père : « La première fois qu’il m’a offert un couteau, il m’a dit : ‘c’est une responsabilité que je te donne, tu fais attention, je te montre comment l’utiliser’. Et le premier jour, je me suis coupé le doigt. Et il a récupéré le couteau ».

Une passion pour les couteaux qui s’est construite avec le temps : « Au fil des années, j’ai récupéré les couteaux de mon père. J’ai fait une tentative d’aiguisage, et j’ai complètement abimé le couteau ! (…) J’ai travaillé, et au bout de plus de 10 ans, j’ai maintenant une petite collection et je me suis dit : ‘pourquoi pas faire ça ?' ».

Commerçant à Paea, il débute son activité en parallèle de sa quincaillerie : « J’ai vu une demande. Il y a eu le Covid, et je me suis dit que le magasin, c’était la sécurité, la stabilité, je gagnais de l’argent. Mais je me suis dit : ‘mais qu’est-ce-que tu veux dans la vie ?’ Tout ça, c’était plus sympa, il y a une vraie relation avec la clientèle. Une relation humaine. Et je pense que c’est peut-être ça qui m’a fait complètement basculer. Parfois, il y a des amis qui viennent et qui me donnent un couteau, et il y a une belle tradition qui dit que lorsqu’on t’offre un couteau, tu donnes une pièce de monnaie pour ne pas couper le fil de l’amitié. C’est extraordinaire ».

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Au fil des voyages, ce passionné affine sa technique. Il est aujourd’hui le seul affûteur de couteaux avec des pierres japonaises au fenua. Couturières, coiffeurs, jardiniers… les professionnels sont nombreux à le solliciter : « J’avais rencontré une cliente couturière qui me disait que ça lui faisait plaisir de récupérer des ciseaux qui coupent ! Et des collectionneurs comme moi, vont vouloir avoir tout le flan. Un peu comme dans les vieux films de Rambo où il regardait l’ennemi derrière avec la lame de son couteau ».

Redonner une forme, entretenir, satiner la lame, la polir, sublimer l’instrument : à l’heure du tout jetable, redonner vie à ces outils, c’est aussi perpétuer un patrimoine : « Lorsque je vais vers le gens et que j’aiguise leurs couteaux, j’ai vraiment l’impression de rendre service. Aujourd’hui, quand on a un couteau et qu’il ne couple plus, on en achète un autre. J’ai rencontré un monsieur qui avait un couteau bien cassé et il a décidé de faire une rénovation parce que c’était sa fille qui lui avait offert et lui avait ramené du Japon. J’ai aussi rencontré un monsieur à la retraite qui m’a montré les couteaux de sa grand-mère, donc j’avais des couteaux devant moi qui avaient plus de 100 ans. Cela m’a vraiment fait plaisir ».

Les couteaux de Yannick peuvent aussi bien trancher une feuille que tailler du bois. Cet affûteur espère transmettre son savoir et pourquoi pas, lancer sa propre gamme de couteaux made in fenua.

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