Wendy Mou Kui : « réfléchir à un développement à la dimension du pays »

Publié le

Publié le 24/02/2015 à 8:31 - Mise à jour le 24/02/2015 à 8:31

Faute de se faire embaucher, certains se tournent vers la création d’entreprises. Est-ce une solution selon vous ?
« La création de petites entreprises individuelles est une alternative à l’emploi salarié. Les personnes s’orientant dans cette voie possèdent en général le savoir-faire, les compétences requises pour se lancer dans leur projet. On constate à l’Adie qu’il leur faut peu de moyens pour qu’elles arrivent à démarrer dans de bonnes conditions et à créer leur propre emploi. La recette est simple : avoir de l’ambition, être motivé, s’impliquer dans son projet et accepter d’être à l’écoute de nos (bons) conseils. »

Le nombre de personnes faisant appel au microcrédit a-t-il augmenté depuis un an en Polynésie ?
« Par exemple, entre 2013 et 2014, on note une augmentation de 39% du nombre de personnes financées par l’Adie. » 

Selon vous, y a-t-il un manque de personnel qualifié en Polynésie ?
« Cette question mérite des précisions. À mon avis, il n’y a pas un manque de personnel qualifié en Polynésie, mais un manque de débouchés. Peut-être aurait-il fallu, depuis longtemps, mettre en adéquation, formations et spécialités locales. »

Selon vous, quels secteurs devraient être développés en priorité au fenua pour permettre la relance ?
« Sur le plan économique, le fenua se relancera au travers du tourisme. Sur le plan social, l’enjeu est de valoriser et de soutenir le développement des activités traditionnelles telles que l’artisanat, l’agriculture, la pêche. Ce sont des activités génératrices de revenus pour la grande majorité de la population notamment dans les archipels éloignés et les districts ruraux de nos îles. Cette économie que l’on qualifie trop vite de « souterraine » et que l’Adie contribue fortement à rendre « officielle », n’est pas à négliger et doit faire l’objet d’une stratégie d’actions globale. »

À votre avis, comment le Polynésien, à son niveau, peut-il contribuer à la relance de l’économie du Pays ?
« Le Polynésien contribue à sa manière dans la relance de l’économie du Pays en exerçant plusieurs petites activités pour sa propre subsistance.
Une autre manière de « relancer » l’économie serait peut-être de réfléchir à un développement plus « à la dimension du pays ». On voit parfois un peu trop grand, semble-t-il, ce qui ne permet pas toujours aux plus nombreux et aux moins nantis d’en tirer profit. »

Que proposeriez-vous au gouvernement pour relancer l’économie du Pays ?
« Pour relancer l’économie du Pays, il est essentiel de faire un bilan de ces 3 dernières années. À la suite de cette analyse, il est nécessaire de prendre le temps de réunir les acteurs économiques du plus petit au plus grand pour connaître leurs attentes, leurs difficultés, leurs idées afin de mettre en place des actions cohérentes avec la réalité et comme indiqué précédemment, à la dimension de NOTRE réalité. Privé et public doivent, c’est une évidence, s’entendre et travailler en commun pour le développement du fenua. »

Propos recueillis par M.K

 

Dernières news