Taha’a, 8 heures ce mercredi matin. Les vaniliculteurs sont présents sur le quai de Tapuamu pour la troisième pesée de la saison. L’ambiance est plutôt tendue. Car parmi ces agriculteurs, une dizaine ont été victimes de vol ces dernières semaines.
« Moi je me suis fait voler plus de 100 kg, indique Raihei, l’une des victimes. J’estimerais aux alentours de 140 kg. Et ma tante, qui a ses serres à quelques centaines de mètres de moi, s’est fait voler 200 kilos de vanille. C’est le résultat d’une année de travail, ce qui est énorme. Pour nous dans les îles, c’est une année de salaire. »
100, 25, 50 kilos de perdus… c’est peut-être un chiffre insignifiant pour certains, mais pour les vaniliculteurs, c’est une grosse perte. La valeur du kilo de vanille verte est de 10 000 Fcfp, sans compter le travail fourni.
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« On a de fortes présomptions sur les personnes en question. Ce sont des réseaux, mais je ne veux pas en dire trop, parce qu’après je risque d’être attaqué pour diffamation », souffle Raihei.
Aujourd’hui, un peu plus de 200 kg sont présentés à la pesée. C’est dérisoire lorsqu’on sait que nous sommes au pic de la saison. Les acheteurs ressentent bien cette baisse.
« Il y a la crise économique, les gens ont vendu leur vanille avant l’heure et puis il y a les vols aussi, donc ça décourage les gens à produire, déplore Jocelyn, une acheteuse. Nous avons eu un arrêté qui dit que dorénavant, si on vend de la vanille en dehors des coupes, l’agriculteur est pénalisé et l’acheteur est pénalisé. Peut-être que ça va réduire les vols sur l’île. »
En attendant que la loi soit applicable, les agriculteurs victimes de vol vont monter un collectif pour saisir la justice et tenter de stopper ce fléau qui nuit à leur activité.