Vives tensions lors d’une vente aux enchères de voitures à Papeete

Publié le

Une vente aux enchères liée à la liquidation judiciaire d’un garage automobile de Papeete s’est déroulée dans un climat tendu, ce vendredi matin. La raison ? Certains véhicules ont été vendus aux plus offrants alors que leurs propriétaires, des clients dudit garage, étaient présents, cartes grises en main. Une situation ubuesque.

Publié le 01/12/2023 à 16:27 - Mise à jour le 01/12/2023 à 17:00

Une vente aux enchères liée à la liquidation judiciaire d’un garage automobile de Papeete s’est déroulée dans un climat tendu, ce vendredi matin. La raison ? Certains véhicules ont été vendus aux plus offrants alors que leurs propriétaires, des clients dudit garage, étaient présents, cartes grises en main. Une situation ubuesque.

Ils sont tombés des nues en apprenant que leurs véhicules allaient être vendus aux enchères. Plusieurs clients du garage « American Engines », société placée en liquidation judiciaire, ont fait part de leur colère lors de cette vente aux enchères. Malgré le fait qu’ils disposent des cartes grises, à leurs noms, leurs voitures ont été proposées à la vente.

« Ma voiture était immobilisée dans ce garage depuis 3 ans pour un problème de calculateur. Je n’avais plus de nouvelles. Et, lundi, j’ai vu l’annonce de la vente aux enchères. Je n’étais pas au courant. Ces voitures ont des propriétaires. On me dit qu’il faut que je la rachète mais je ne vois pas pourquoi. J’ai la carte grise. Je suis venue pour prévenir les gens qui s’ils l’achètent, ils seront poursuivis », explique à TNTV, Marie-Rose Teauna, l’une des clientes concernées.

Yannick Yu fait face à la même problématique. « J’ai amené ma voiture il y a 2 ou 3 ans pour la réparer. Puis le Covid est arrivé. Il y avait des difficultés pour obtenir les pièces, puis il y a eu la faillite du garage (…) En plus, ce sont des copains qui m’ont appelé car ils ont vu ma voiture à la vente. Je n’étais même pas au courant », témoigne-t-il. La situation est d’autant plus ubuesque que Yannick a reçu une convocation au tribunal pour ….le 30 janvier de l’année prochaine afin de « prouver » que le véhicule est bien le sien et « le récupérer ».

– PUBLICITE –

Le gérant du garage, Taihau Marchal est lui aussi bien embarrassé. Il était présent à la vente, ce vendredi, « pour -ses clients ». « Le mandataire devait évaluer les actifs de l’entreprise mais, là, ils s’amusent à essayer de vendre les voitures de clients. Cela n’a rien à voir avec l’entreprise. Dans un garage, il y a évidemment des voitures qui appartiennent à des gens et eux considèrent qu’elles appartiennent à l’entreprise ».

Le commissaire-priseur, Laura Chevallier, explique, elle, n’avoir fait que son métier, en bonne et due forme : « C’est une liquidation judiciaire qui date d’il y a un an. Il y a une décision de justice qui a ordonné cette vente. Le mandataire et le gérant ont dressé un inventaire de tout ce qui appartient à la société. Dans cet inventaire, il y a les véhicules vendus ce matin. Le gérant l’a signé (…). Tout a été fait dans les règles ».

Et celle-ci d’ajouter : « le gérant aurait dû préciser les choses sur l’inventaire. Légalement, je ne pouvais pas retirer ces véhicules (…) C’est assez particulier et rare que ça arrive. Je comprends que les personnes concernées trouvent ça injuste ».

Taihau Marchal assure, lui, que ledit inventaire a été dressé par le mandataire et que c’est à lui que revenait la charge de faire le tri « entre les actifs de la société et les biens qui appartiennent à des tiers ». « En plus, ils nous prennent de court. L’annonce a été faite lundi à 18 heures pour une vente vendredi. C’est à peine 4 jours. Ça n’a pas laissé le temps aux clients de se défendre », fulmine-t-il.

Deux d’entre eux sont tout de même parvenus à faire appel à des avocats et ont obtenu en urgence des décisions de justice leur permettant de retirer, in extremis, leurs véhicules de la liste. Pour les autres, la situation s’annonce complexe.

Et pour compliquer encore un peu plus les choses, la fermeture du garage n’est pas encore définitivement actée. L’avocat du gérant, Me Gilles Jourdainne, a en effet interjeté appel de la liquidation judiciaire de la société. « La procédure est toujours en cours. La cour d’appel vient d’ailleurs de rendre une décision rouvrant les débats pour permettre au liquidateur de répondre au plan de continuation que l’on a présenté. Je lui ai demandé, ainsi qu’au commissaire-priseur, de suspendre les opérations de vente. Je constate qu’ils sont passés outre », souffle-t-il.

« Si la cour d’appel venait à valider le plan de continuation, et qu’il n’y a plus d’actifs pour permettre la bonne marche de l’entreprise, on en tirera les conséquences en termes de responsabilités », prévient l’avocat. Un véritable sac de nœuds.

Dernières news

Activer le son Couper le son