Violences intra-familiales : « le combat d’une société », et pas seulement de la justice souligne la procureure

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Un taux de 6.3 pour mille en 2022. C'est le chiffre des violences intra-familiales en Polynésie tiré du dernier bilan "Insécurité et délinquance" de 2022. Pour la procureure Solène Belaouar, si la justice peut lutter contre la récidive, tous les acteurs de la société doivent s'engager dans la lutte contre ces violences.

Publié le 02/10/2023 à 17:09 - Mise à jour le 02/10/2023 à 17:09

Un taux de 6.3 pour mille en 2022. C'est le chiffre des violences intra-familiales en Polynésie tiré du dernier bilan "Insécurité et délinquance" de 2022. Pour la procureure Solène Belaouar, si la justice peut lutter contre la récidive, tous les acteurs de la société doivent s'engager dans la lutte contre ces violences.

Le dernier bilan « Insécurité et délinquance » du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) fait état d’une hausse de la délinquance en Polynésie. Parallèlement, le Président de la République a confirmé la création de nouvelles brigades de gendarmeries, au nombre de deux en Polynésie. « C’est un territoire plutôt calme, mais, cependant, il peut y avoir des phénomènes délinquants spécifiques à la Polynésie qui doivent être combattus et c’est l’objet précisément de l’annonce de nouvelles brigades puisqu’il y en a une qui sera spécialement dédiée aux violences intra-familiales, et c’est un sujet de préoccupation en Polynésie », souligne la procureure Solène Belaouar.

Du côté de la justice, cette dernière rappelle que de nombreuses mesures ont été prises ces dernières années : la mise en place du téléphone grave danger, le dispositif d’éviction du conjoint violent « qui permet d’écarter du domicile familial le conjoint auteur de violences », mais aussi des partenariats « pour permettre la mise à l’abri des victimes ».

Lire aussi : Une délinquance en hausse, +24% de violences sexuelles en Polynésie entre 2021 et 2022

Si les chiffres peuvent faire peur, à l’image de la hausse du nombre de violences sexuelles en Polynésie (+24% entre 2021 et 2022), la procureure appelle à la vigilance : « On parle des chiffres de la délinquance qui sont les faits constatés. Une hausse des faits constatés, ça n’est pas forcément ou pas dans les mêmes proportions, une hausse des faits commis », souligne-t-elle.

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« Il y a effectivement, et c’est le cas pour les violences intra-familiales, un phénomène de libération de la parole qui fait que partout, dans tous les départements et dans tous les territoires de France, on constate depuis quelques années une augmentation des faits constatés (…) Ensuite, on se focalise beaucoup sur le taux d’évolution. Le taux d’évolution par rapport à l’année dernière, et ça, c’est un taux qui peut être très variable. Par exemple, en Polynésie, si on n’a pas beaucoup de vols avec violence, il suffit qu’il y en ait quelques uns de plus pour que le taux d’évolution soit très important. Ce n’est pas du tout la même chose sur une masse importante. »

Avec un taux de 6.3 pour mille contre 2.7 pour mille en métropole, les violences intra-familiales restent importantes au fenua. « On a une hausse qui est faible, mais on a une proportion pour 1000 habitants qui est bien plus importante qu’en France métropolitaine et ça, c’est une spécificité polynésienne à laquelle il faut s’attaquer », estime la procureure pour qui « il faut que tous les acteurs s’engagent. Nous, dans la justice, on va lutter pour la prévention de la récidive, pour éviter que ça recommence. Mais le fait a déjà été commis quand la justice s’en empare. Donc, il y a toute la phase de sensibilisation qui est la responsabilité du Pays, des associations… (…) C’est un ensemble qui doit être le combat d’une société contre un phénomène contre lequel il ne faut pas cesser de lutter ».

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