TNTV : Vous avez émis le souhait que les enseignants puissent avoir un temps de dialogue (suite à l’assassinat d’un enseignant en métropole, NDLR), d’échanges avec leurs élèves. Pourquoi avoir fait ce choix et à quoi doit servir ce moment ?
Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation : « Je pense que c’est important de sensibiliser nos élèves à la question de la sécurité, à la question de la compréhension de l’histoire quand il y a ce type d’événements, et promouvoir la tolérance, la paix et la prévention de la radicalisation. Et évidemment encourager à la citoyenneté active. C’est important. »
TNTV : Le corps enseignant était-il demandeur de cette journée de discussion lundi ?
Ronny Teriipaia : « Je pense qu’ils sont tous solidaires puisque cet événement est très récent, donc on n’a pas eu le temps de les consulter mais je pense qu’ils vont adhérer bien évidemment. »
TNTV : L’assassinat de l’enseignant est qualifié de terrorisme islamiste. Les élèves du 1er degré sont très jeunes. Comment aborder de tels actes avec des enfants ?
Ronny Teriipaia : « J’ai confiance dans le corps enseignant puisque ce sont des pédagogues, ce sont des professionnels. Ils sauront adapter le contenu qu’il faudra diffuser auprès des élèves. J’en suis sûr. »
– PUBLICITE –
TNTV : Vous êtes ministre de l’Éducation, mais vous êtes également un enseignant. À 18 000 km de cet attentat, nous pouvons avoir l’impression que le danger est loin. Comprenez-vous tout de même que certains enseignants locaux puissent être inquiets de la situation ?
Ronny Teriipaia : « Évidemment. À l’heure actuelle, avec la mondialisation et les réseaux sociaux, nous ne sommes pas à l’abri. C’est vrai que nous sommes loin, mais on observe en tout cas certains comportements violents notamment de personnes qui viennent de l’extérieur. À l’heure actuelle, nous n’en sommes pas encore là par rapport à ces phénomènes de radicalisation, fort heureusement. Mais la question, c’est de se préserver de l’impact de l’extérieur notamment en terme de violence, et je pense que c’est une bonne chose qu’on puisse sauvegarder nos valeurs de solidarité et de respect. »
TNTV : Au fenua, même si cela n’a rien à voir avec les actes de violences dans l’hexagone, la violence est tout de même présente dans les établissements scolaires. Pensez-vous que ces comportements sont liés aux différents contenus que les jeunes peuvent trouver sur les réseaux sociaux ?
Ronny Teriipaia : « Ça, c’est une évidence. Ce sont des jeunes donc c’est vrai qu’ils sont fortement influencés par ce type de communication. Je pense que le rôle des parents c’est de veiller que les enfants ne soient pas constamment en contact avec ce type d’informations. C’est important de leur rappeler leur rôle. En tout cas, au niveau des établissements scolaires, nous sommes là pour les prévenir en terme de contenu et de diffusion de l’image. Tout est cadré pour faire en sorte de préserver mais aussi d’informer et sensibiliser les jeunes à ce type de questions. »
TNTV : Il y a environ deux semaines, vous étiez en déplacement à Bora Bora dans un établissement où des faits de violence avaient été signalés. Concrètement, qu’est-ce qui est mis en place, qu’est-ce qui va être mis en place pour tenter d’endiguer ce phénomène ?
Ronny Teriipaia : « Ce qui est important, c’est de faire en sorte que l’élève se sentent bien. C’est l’objectif premier. Et pour faire en sorte que l’élève se sentent bien dans l’établissement, il est important de créer un écosystème favorable à son épanouissement et à sa réussite. Comment est-ce qu’on met ça en place ? C’est justement de favoriser des projets qui puissent susciter l’enthousiasme des élèves. Mais pour que ça se passe bien, il faut que ce soit dans un contexte, un climat serein. Et pour lutter contre les formes de violence dans les établissements, il faut mettre en place un plan d’actions avec tous les partenaires de la communauté éducative, c’est important, pour qu’on puisse faire de la prévention auprès de nos jeunes. C’est essentiel. »