Cette monnaie aux couleurs de l’Océanie disparaîtra-t-elle au profit de l’Euro ? Une éventualité régulièrement évoquée. Les autorités du pays se sont déjà penchées sur la question. L’introduction de la monnaie européenne dans la région nécessiterait toutefois une volonté politique commune des 3 collectivités. Wallis-et-Futuna y est favorable, mais en Nouvelle-Calédonie, le passage a l »Euro n’est pas l’ordre du jour tant que le processus de référendum de 2018 sur l’indépendance n’est pas allé à son terme. « S’il y a eu à un certain moment un consensus des milieux économiques, du point de vue politique, il n’y a jamais eu d’accord. Ensuite, à partir du moment où les 3 collectivités du Pacifique se mettraient d’accord pour faire la demande du passage à l’euro, il faudrait que le dossier soit instruit et c’est un sujet compliqué qui doit faire appel aux autorités françaises, européennes, à la Banque centrale européenne. A partir du moment où les collectivités le souhaiterait dans leur ensemble, c’est un dossier qui prendra du temps et dont l’issue reste inconnue parce qu’il n’est pas du tout certain que les autorités européennes trouvent que c’est une bonne idée de mettre l’euro dans le Pacifique », détaille Philippe La Cognata, directeur de l’IEOM venu de Paris.
Peu de chance donc que la Polynésie passe un jour à l’euro. Et avec sa parité fixe, le franc Pacifique ne freine pas l’économie. Au contraire, selon l’IEOM, l’utiliser, c’est comme avoir l’euro sans les contraintes. « Le Fcfp est rattaché par une parité fixe à l’euro. Ce qui permet d’avoir les avantages de l’euro sans les inconvénients. Il ne faut pas se tromper : tous les grands partenaires économiques de la zone savent très bien que la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie ou Wallis-et-Futuna sont des terres de France dans le Pacifique. Donc quand ils viennent investir, les grands acteurs du nickel, les grands hôteliers savent très bien qu’ils viennent investir dans des pays où la monnaie est fixe, leurs investissements garantis, l’environnement juridique solide. Donc c’est un peu l’euro sans les contraintes », résume Philippe La Cognata.
Claude Periou, directeur de l’agence IEOM de Papeete
Philippe La Cognata, directeur de l’IEOM venu de Paris