Vidéo – UPF : des étudiants refusés en master

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Publié le 23/09/2017 à 13:50 - Mise à jour le 23/09/2017 à 13:50

Le texte de loi sur les nouvelles conditions d’accès en M1 et M2 a été promulgué le 23 décembre 2016. Il stipule que « les établissements peuvent fixer des capacités d’accueil pour l’accès à la première année du deuxième cycle. L’admission est alors subordonnée au succès à un concours ou à l’examen du dossier du candidat. »
« Avant, la sélection se faisait au master 2 ce qui était un peu problématique puisque les étudiants se lançaient dans un master et d’un coup on les barrait, ils n’avaient plus la possibilité d’aller au bout. Maintenant la sélection se fait en master 1. Si vous êtes pris en master 1, vous allez aller jusqu’au bout de votre master. Ça, c’est plutôt dans le sens des étudiants », explique Patrick Capolsini, président de l’Université. 

Cette sélection n’est pourtant pas du goût des étudiants. Ceux qui ont obtenu leur licence ne comprennent pas pourquoi ils se sont vu refuser l’entrée en master. 
Hinatea est tout juste diplômée d’une licence en économie gestion. La poursuite de ses études, elle la voyait dans un master en management et commerce international. Mais après avoir postulé à l’UPF, on lui a annoncé qu’elle n’entrerait pas en Master. Elle ne s’y attendait pas : « Je l’ai plutôt mal pris. J’ai perdu pied. Je ne savais plus quoi faire (…) Contrairement à certains j’étais une élève plutôt assidue, volontaire et travailleuse. (…) Ce que je reproche à l’université c’est de ne pas avoir averti les étudiants plus tôt. »

Cette sélection en master fait partie des nouveaux changements de cette rentrée 2017. Désormais, elle ne se fait plus en 2e année de master, mais en 1ère année sur dossier. Conséquence, tous les étudiants ne pourront plus continuer dans la filière choisie. 
Tous comme ses camarades, Hinatea va donc devoir combler ses lacunes durant un an avant de pouvoir intégrer le master de son choix. Manque de communication ou manque d’information de la part de l’Université ? Pour son président, les étudiants étaient prévenus : « On leur a dit qu’il y aurait une sélection à l’entrée du master 1. Ils ne peuvent pas dire qu’ils ne le savaient pas. »

En métropole, la nouvelle réforme prévoit de proposer aux étudiants refusés de changer soit de filière, soit d’université. En Polynésie, aucun choix ne figure sur la lettre de refus envoyée par l’Université. Tout simplement parce que cette mesure de réorientation de l’étudiant ne s’applique pas ici : « Ce sont normalement les recteurs qui doivent faire des propositions aux étudiants, en métropole. Cette loi n’est pas applicable en Polynésie française. Le législateur a estimé que sur un tout petit territoire comme le nôtre, avec aucune autre offre de formation, ce serait très compliqué pour les universités ou recteurs de répondre à ses trois offres quand on n’est pas pris. » 

Le président de l’université assure qu’il a « systématiquement reconvoqué toutes les commissions de validation d’entrée en master pour reconsidérer tous les gens qui avaient fait un recours. (…) On a fait des efforts. Maintenant, j’ai demandé au Cosip, notre centre d’orientation, de convoquer les gens qui n’ont pas été pris. En entretien, nous allons leur proposer des pistes. »

Patrick Capolsini se veut rassurant, mais la réforme passe mal auprès des syndicats. Avenir étudiant envisage déjà la possibilité d’un recours en justice. « Nous sommes en train de recenser les étudiants qui n’ont pas pu entrer en master. Après, avec eux, on ira voir le président de l’université. Si on ne peut pas le voir, on ira voir le vice-recteur. S’il faut aller plus loin, on ira plus loin… », assure Yves Garbet, membre du syndicat. 

Selon l’UPF, un peu plus d’une vingtaine d’étudiants toutes filières confondues se sont vu refuser l’entrée en master cette année, mais selon les étudiants ils seraient plus d’une cinquantaine.

Et si la sélection en master est un dossier brûlant, celle de l’augmentation des tarifs en master en est un autre. Désormais, un étudiant salarié devra payer beaucoup plus cher, près de 400 000 Fcfp, les étudiants non-salariés, eux, ont donc vu leur tarif baisser. « Pour 80% de nos étudiants de master, leurs droits d’inscription sont passés de 95 000 à 30 000 Fcfp. Les 400 000 Fcfp ne concerne que les salariés, qui ont d’autres ressources, qui sont éligibles au Fonds paritaire. »

Ces nouveaux tarifs viennent s’aligner avec ceux appliqués en métropole. 
 

Rédaction web avec Sophie Guébel

Hinatea Savoie, étudiante

Patrick Capolsini, président de l’Université

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