Vidéo – Une formation pour apprendre au personnel hospitalier à parler du don d’organes

Publié le

Publié le 23/11/2017 à 16:56 - Mise à jour le 23/11/2017 à 16:56

Être assis, s’isoler dans une pièce, prendre le temps d’expliquer… C’est indispensable quand on annonce aux familles le décès d’un de leur proche. D’autant que ces médecins et infirmiers doivent faire face à une difficulté supplémentaire, demander aux familles de prélever les reins du défunt. « Je pense qu’il faut d’abord comprendre la culture polynésienne, la manière de s’exprimer, de parler, mais surtout prendre son temps », estime Christian Lamotte, médecin travaillant pour l’agence de la biomédecine en métropole. 

Au travers de jeux de rôle, le personnel hospitalier apprend à se servir du bon vocabulaire pour s’adresser à des familles qui, bien souvent, n’avaient pas évoqué le sujet du temps où le donneur potentiel était en vie. Selon Karine Domelier, Infirmière de coordination, « ce qui ressort malheureusement trop souvent, c’est la méconnaissance par rapport à la volonté du défunt. On se retrouve avec des familles qui ne savent pas ce que le défunt voulait. Les proches sont un peu en difficulté à ce moment-là et on aimerait communiquer plus pour que les gens prennent conscience qu’il faut le dire, qu’on soit pour ou contre. »

Depuis le mois de juillet, une loi considère comme donneur tous ceux qui n’ont pas annoncé de leur vivant qu’il ne souhaitait pas l’être. Mais dans les faits, ça ne se passe jamais aussi simplement. « Ce n’est pas parce que la loi dit que si tu n’es pas inscrit, on va prélever. Il y a un dialogue, tout le temps, avec les familles. On recherche la non-opposition. On n’est pas là pour prendre des organes. On sait que la greffe c’est important, mais il y a toujours du dialogue, du consensus avec la famille ». 73 greffes ont été pratiquées en Polynésie dont 18 cette année, mais il y aurait pu en avoir le double. 

Alors donneurs ou pas, le plus important c’est d’en parler autour de soi. En Polynésie seuls les reins peuvent être greffés. L’organe est prélevé uniquement sur des donneurs en état de mort encéphalique. L’hôpital envisage, à terme, de développer la greffe sur des donneurs vivants.
 

Rédaction web avec Tamara Sentis

Christian Lamotte, médecin travaillant pour l’agence de la biomédecine en métropole

Karine Domelier, Infirmière de coordination (en charge de la greffe)

Dernières news