Vidéo – Un an après l’ouverture de Tatutu, quelle est la situation à Nuutania ?

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Publié le 12/06/2018 à 12:37 - Mise à jour le 12/06/2018 à 12:37

Interview de Yannick Massard  directeur de Nuutania

Les cellules de Nuutania sont en cours de rénovation. Longtemps insalubres, elles s’équipent peu à peu de sanitaires et de douches individuels. 
Un étage est à présent entièrement consacré aux nouveaux arrivants, comme le prévoit la législation. La Maison d’arrêt pour femmes a elle aussi fait l’objet d’une rénovation complète.
Des travaux importants attendus par les détenus. Et rendus possibles grâce à la forte baisse des effectifs. « Ça change beaucoup. On peut se doucher autant qu’on veut (…) Ça fait du bien. Avant, on avait une douche pour tout le monde, là on a une douche pour deux », témoigne un détenu. 
 
> Des records d’arrivée malgré la baisse de population carcérale

Nuutania compte à présent 221 pensionnaires pour 165 places – soit une surpopulation de 130%. L’établissement se situe dans la moyenne d’une Maison d’arrêt classique. Loin du pic de 455 détenus atteint en octobre 2015, elle ne fait plus l’objet de recours devant le tribunal administratif pour dénoncer les conditions de détention.

Mais Nuutania a fait face, ces derniers mois, à des records d’arrivées. Jusqu’à 62 en octobre dernier… « La baisse de nos effectifs numériquement a permis au parquet général et au parquet de Papeete de mettre à exécution des peines qui étaient en attente. Et donc on a connu malgré la baisse des effectifs, parfois un flux d’entrants supérieur à ce qu’on pouvait connaître avant l’ouverture de Papeari. Mais c’est très conjoncturel et on voit déjà ce phénomène se tarir », explique Yannick Massard  directeur de Nuutania.

> Repenser l’enseignement en prison 

L’ouverture de Tatutu a profondément changé la nature de la population carcérale de Nuutania. Si la prison de Faa’a demeure la porte d’entrée dans l’univers de la détention, elle est désormais principalement une Maison d’arrêt, et accueille les prévenus et les détenus condamnés à moins de 6 mois de prison.  

 

Les équipes pédagogiques de Nuutania ont dû s’adapter à la nouvelle donne. Teva Leone, responsable de l’enseignement à Nuutania, explique que : « L’équipe a dû réfléchir à une nouvelle forme de scolarité puisque depuis l’ouverture du centre de détention,  sur Nuutania ne reste que des détenus avec de courtes peines (…) Il est très difficile d’envisager d’inscrire des détenus en début d’année et de les avoir à nouveau disponibles en fin d’année sur un parcours scolaire habituel. (…) On a tenté de mettre en place des micro-formations, des modules, mais ce sont des processus qui, au final, après un bilan d’une année, ne nous apporte pas les fruits que nous attendions. Il va falloir continuer à réfléchir à l’évolution de notre système »

> Des détenus qui travaillent 

À terme, ce sont l’ensemble des étages de la prison qui seront rénovés. 3.6 milliards de Fcfp devraient être alloués à ces travaux pour que Nuutania ne soit plus jamais la honte des prisons françaises.
Le départ d’une partie des effectifs à Tatutu a enfin permis à d’autres détenus de bénéficier d’une activité professionnelle. Ils sont au total près de la moitié à être salariés.

 

Rédaction web avec Laure Philiber 

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