Vidéo – The Brando: l’hôtel « écolo » carbure au fioul

Publié le

Publié le 07/10/2017 à 16:00 - Mise à jour le 07/10/2017 à 16:00

Bob Sinclar, Johnny Depp et plus récemment Barack Obama… Les plus grandes stars du monde entier se pressent au Brando, qui se vante sur son site internet d’avoir atteint le niveau zéro empreinte Carbone. Pourtant, depuis la hausse du prix de l’huile de coprah utilisée pour faire fonctionner les groupes électrogènes, il fonctionne au fuel. Chaque mois, des milliers de litres de carburant sont ainsi consommés pour pouvoir fournir aux clients de l’électricité.

Une information qui avait été dévoilée dans le rapport de la Chambre territoriale des comptes dans son rapport sur l’huilerie de Tahiti rendu public en août dernier. Ce que ne nie pas Dick Bailey, Pdg du groupe Pacific Beachcomber. »L’huile de coprah nous revenait plus chère que le gas-oil, alors qu’avant, elle était meilleure marché. Nous avons toujours essayé de trouver le gagnant-gagnant, à savoir moins cher pour nous et meilleur pour l’environnement, mais le Pays n’a pas voulu nous suivre et donc, par la force des choses nous nous sommes retournés vers un carburant moins cher. »

Pour soutenir l’économie des îles, le Pays impose à l’Huilerie de Tahiti d’acheter les sacs de coprah à des tarifs bien au-dessus de ceux pratiqués dans le reste du monde. En compensation, le gouvernement indemnise l’Huilerie de Tahiti, mais en se basant sur la valeur du cours mondial de l’huile de coprah, qui a doublé en trois ans. Une hausse qui s’expliquerait par les nombreux cyclones qui ont mis à mal les récoltes de coprah en Asie du Sud-Est et l’engouement mondial pour les boissons à base d’eau de coco.

L’Huilerie de Tahiti doit donc aligner ses prix de vente pour ne pas perdre de l’argent. Pour le directeur de l’Huilerie de Tahiti, Henri Leduc, « On a atteint des sommets incroyables, on était à plus de 2 000 Dollars la tonne, soit 200 Fcfp le kilo, alors que le diesel est à 128 Fcfp. J’ai fait arrêter l’utilisation de notre huile pour alimenter nos chaudières et nos groupes électrogènes. Et je suis revenu au diesel pour que l’on puisse faire des économies. »

Pour le Brando donc, écologie ne rime plus avec économie. L’établissement, qui dispose de 35 villas clients et 200 logements pour le personnel, affirme pourtant rester respectueux de l’environnement, grâce à son parc solaire privé, l’un des plus grands au monde. Reste que ce dernier a du mal à fonctionner.

Dick Bailey, qui concède avoir des problèmes de stockage de l’électricité apportée par le solaire, relativise. « Nous sommes en train de revoir le stockage avec les batteries, mais le solaire marche et nous l’utilisons dans notre réseau. Aujourd’hui nous consommons environ 50 tonnes de carburant par an et avant c’était environ 60 tonnes d’huile de coprah »

Pourtant, selon nos informations, la consommation de coprah de l’hôtel était bien plus élevée, justement pour compenser les problèmes de fonctionnement du parc solaire.
 

Rédaction Web avec Tamara Sentis

Retrouvez le reportage de Tamara Sentis sur le Brando

Dernières news