Vidéo – Tearii Alpha : « Les communes ont leur rôle à jouer dans la réussite de notre Pays »

Publié le

Publié le 16/09/2018 à 7:01 - Mise à jour le 16/09/2018 à 7:01

Le thème du congrès des communes cette année est le statut de l’élu. Est-ce que c’est un thème qui répond à une demande ?  

Cela fait plusieurs années que l’on parle de l’évolution des compétences communales, par rapport à la répartition avec celles du Pays, et le rôle et le statut du tāvana mais aussi de l’élu municipal. C’est un débat national et c’est un débat polynésien. Je pense que pendant ce congrès nous allons bien l’aborder et proposer des préconisations pour les élus du Pays.

A quelles difficultés répondent ces préconisations ?

Je pense qu’il faut garder à l’esprit que, être maire, c’est d’abord aimer sa commune et servir sa population. Un statut ne va pas venir réorganiser tout ça. Le plus important, c’est aussi d’essayer de répondre aux préoccupations de proximité, que l’on soit compétent ou pas, la population vient nous rencontrer. L’urgence, la première réponse, c’est le tāvana qui doit essayer de la donner, même si la solution n’est pas une solution communale. Je pense qu’il faut garder cela à l’esprit. Même si le statut doit évoluer demain, il ne faut pas que l’on perde cette proximité avec notre population.

Est-ce que cette évolution est nécessaire pour vous ?

Pour faire évoluer, il faut des avancées législatives. C’est pour cette raison qu’un sénateur du Haut-Rhin, ancien ministre, vient pour faire le lien avec le grand débat national et ne pas reproduire les frustrations que nous avons connues avec le Code des communes où on a l’impression d’avoir perdu notre identité polynésienne. A nous de veiller à ce qu’il y ait bien ce lien fort avec la population. Aujourd’hui, tāvana, élu municipal, ce sont des gens qui sont reconnus dans leur commune, qui ont une proximité de vie avec leur population et qui doivent chercher à trouver une solution.

Selon vous, dans quel sens ce statut doit évoluer ?

Les six thématiques qui ont été retenues sont celles qui organiseront la réflexion sur le statut. Le plus important c’est le lien entre notre travail du quotidien, notre vie et le service que l’on va donner à la population. C’est valoriser tout ça pour que le mandat de six ans soit un mandat très fructueux et disons-le, efficace auprès de sa population.

Selon vous, est-ce que les compétences des tāvana doivent être augmentées ?

Avec le Pays que nous avons, immense en termes d’insularité, je ne vois pas comment une politique territoriale peut être efficace, s’il n’y a pas cet échelon de proximité, qui est l’échelon communal. Il faut inventer cette gouvernance. On ne demande pas forcément la compétence du Pays, il faut la partager pour qu’on ait le droit de donner la première réponse et ensuite d’attendre la solution définitive à la question posée par la population, qu’elle soit au niveau du développement, social, de l’animation, la cohésion. Les communes ont leur rôle à jouer dans la réussite de notre Pays.

Est-ce que cela implique un meilleur accompagnement du Pays et de l’Etat aux communes ?

Cela n’implique pas forcément des lois très compliquées. Une prise en compte de l’organisation territoriale de notre Pays passe par les organisations communales. Il n’y a pas de continuité territoriale dans notre Pays. La chance que l’on ait, c’est qu’il y a des communes partout avec des élus qui sont les premiers garants, concernés par la vie de leur commune.

Est-ce qu’une fiscalité communale doit être mise en place ?

Cela existe déjà. Ce sont des débats des précédents congrès, il faut la faire évoluer.

Est-ce que le Pays envisage d’augmenter sa participation au FIP (Fonds intercommunal de péréquation) ?

Ce n’est pas à moi de répondre. On va laisser le président… Laissons le gouvernement travailler sur ce sujet. Le plus important pour nous, c’est de valoriser ces hommes et ces femmes qui ont été élus par la population, qui ont fait un choix, qui maintenant doivent porter leur commune parce qu’ils aiment leur commune et qu’ils ont envie de la développer.

La majorité est importante pour les élections municipales. Est-ce que les tāvana se sont rapprochés du Tapura récemment ?

Il n’y pas de conseil unique dans notre Pays. Aujourd’hui, lorsqu’on se réunit, on met de côté nos clivages politiques et on s’intéresse à la vie de nos communes et à leur avenir. C’est ce que Cyril Tetuanui a toujours défendu et nous le remercions pour cette mandature.

Dernières news