Vidéo – Plaies et cicatrisations : quel traitement, quel suivi ?

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Publié le 20/02/2018 à 16:20 - Mise à jour le 20/02/2018 à 16:20

Vendredi, la journée consacrée aux plaies réunira des professionnels de la discipline. Elle leur permettra de mieux coordonner leurs soins, et de s’adapter aux nouvelles techniques. 
 
Émile, résident de Papara est à l’hôpital du Taaone depuis deux mois. Il a involontairement marché sur une barre de fer. Il ne s’attendait pas à de telles conséquences. « Je ne savais pas qu’il y avait une barre de fer par terre. J’ai tapé dedans. Je suis allé prendre une douche. Je n’ai rien senti. C’est le lendemain que je me suis aperçu que je m’étais blessé. Ma mo’otua m’a soigné. »

Une plaie qui va valoir à Émile l’amputation de l’un de ses orteils. Hospitalisé depuis le mois de décembre, il ne remarche pas encore.
« Il est allé chez son médecin traitant pour consulter pour sa plaie. Là où on peut dire qu’il n’a pas eu les bons réflexes, c’est que c’est une personne qui se savait diabétique et il a fait une rupture de traitement. Il a volontairement arrêté de prendre ses traitements pour le diabète et du coup il a toutes les complications de sa pathologie », explique Yoann Sauvage, infirmier en chirurgie septique au CHPF. 
« Un patient diabétique bien suivi et bien équilibré cicatrise bien, assure le docteur Karim Djenadi, chirurgien orthopédiste. Mais si on ajoute à cela le fait que les gens quelques fois laissent traîner les plaies parce qu’on n’aime pas forcément aller voir le taote, on n’aime pas aller perdre du temps à l’hôpital. Et donc ce qui est constant chez nous quand on a affaire à une plaie grave, c’est toujours une situation qui a beaucoup traîné avant qu’on ne le voie. » 

Des mesures de prévention peuvent être prises. Si vous êtes diabétique, pensez à porter de bonnes chaussures et des gants pour éviter de vous blesser. Car les zones les plus concernées par les blessures sont les pieds et les mains.

Lorsqu’une plaie ne semble en apparence pas grave, les remèdes naturels peuvent parfois nous paraître adaptés. Ils peuvent l’être, mais pas à n’importe quel moment. « Le tamanu a des vertus antiseptiques qui sont reconnues. Maintenant, sur des plaies avancées qui sont un peu infectées ou sur des plaies ouvertes, ce n’est pas conseillé. Tous ces produits sont les bienvenus sur une plaie en voie de cicatrisation ou au début sur une plaie très sèche parce que ça va apporter de l’hydratation. Ça va assouplir et protéger », détaille Laure Leroux, cadre de Santé de chirurgie orthopédique et sceptique. 

L’eau de mer est aussi une fausse bonne idée sur la durée. « Le problème de l’eau de mer avec le sel c’est que dans un premier temps, ça va avoir un effet un peu anti-sceptique. Mais si ça ne se referme pas, si ça dure, ça va avoir l’effet inverse, ça va continuer à creuser la plaie. » 

Depuis 2012, une cellule plaies et cicatrisation accompagne patients et professionnels. Elle permet un meilleur suivi, notamment pour les résidents des archipels. C’est elle qui est à l’origine de cette deuxième journée dédiée qui rassemblera, vendredi, tous les maillons de la chaine de soins.

Les avancées dans le domaine sont toujours plus surprenantes. Des chercheurs ont mis lumière les propriétés de la peau de poisson, et plus particulièrement de tilapia, en matière d’aide à la reconstruction. Gorgée de collagène, la peau de ce poisson, présent dans nos eaux, a été utilisée sur des grands brulés. Les résultats sont très encourageants…
 

Reportage Laure Philiber 

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