Vidéo – Miss France 2019 : « Je suis une Tahitienne, je suis une aito, je n’ai peur de rien ! »

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Publié le 23/12/2018 à 10:36 - Mise à jour le 07/02/2020 à 10:34

Vaimalama Chaves, préférez-vous vous dirigez vers Miss Monde ou Miss Univers ?
« Pour l’instant, nous n’avons pas encore les dates, donc je ne sais pas encore. Et comme je viens juste d’être élue Miss France, on va prendre le temps de faire les choses. »

Vous saviez que la Polynésie vous soutenait, mais vous vous attendiez à une telle ferveur et une telle émotion de la part de la population ?
« Je sais que l’engouement ici est très fort pour les Miss, mais je ne m’attendais pas à ce que les Polynésiens soient aussi nombreux lors de la parade. Cela m’a fait chaud au cœur, j’étais très heureuse. »

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Le jour de votre élection, j’étais un peu avec votre famille et à l’annonce des résultats j’étais à la Présidence où la population s’était rassemblée. J’ai vu les gens fondre en larmes, le président du Pays pleurer, des jeunes, des matahiapo hurler… Est-ce-que vous avez conscience de que vous représentez pour la Polynésie et les Polynésiens ?
« J’espère être une source d’espoir pour eux, mais non, je n’en ai pas vraiment conscience. »

Après votre élection, vous avez enchaîné les interviews et les passages télé avec une aisance et une grâce déconcertantes. J’ai entendu beaucoup de gens dire : « c’est fou, elle n’a peur de rien ». Est-ce-que vous avez peur ? 
« Non, je n’ai pas peur ! Cela fait partie du travail d’une Miss. Je suis une Tahitienne, je suis une aïto, on a peur de rien ! »

Ce que vous vivez est une formidable chance. Beaucoup de jeunes filles rêvent d’être à votre place… Mais c’est aussi une épreuve, vous ne serez plus jamais anonyme, vous n’irez plus jamais faire vos courses tranquillement par exemple. C’est quelque choses que vous vivez bien ?
« Cela fait partie de la vie d’une Miss, c’est vrai. Mais parfois, je mets mes lunettes de vue et on ne me reconnaît plus. »

Mareva, vous qui êtes passée par là, quels sont les pièges et les écueils à éviter face à cette soudaine notoriété ?
« Je pense que je m’adresserai à Vaimalama comme une grande sœur, et je lui dirai d’être prudente et de garder sa lucidité par rapport à ce titre où il faut paraître tout en n’oubliant pas d’être. Parce que c’est quand même un monde de paillettes, mais je pense que Vaimalama a l’intelligence et elle a le mana d’ici, donc elle rebondira et saura garder les pieds sur terre. Je ne m’inquiète pas pour ça. J’espère que les différentes personnes qu’elle rencontrera seront les architectes de sa vie. »

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Vous l’avez mise en garde face aux nuisances des réseaux sociaux, pourquoi ?
« Oui car même si les réseaux sociaux aujourd’hui sont une manière de s’exprimer, je n’aime pas que les gens se déchaînent négativement sur la Toile. Je ne pense pas que ce soit nécessaire et bénéfique pour qui que ce soit. Nous, nous sommes adultes et nous pouvons le gérer, mais pas les moins jeunes. Vaimalama qui vient d’avoir ce titre, va être plébiscitée et aussi épiée, il faut savoir qu’elle fera peut-être des faux pas, mais il ne faudra pas la juger en permanence et il faudra l’encourager. Elle est bien entourée et il faut savoir que Sylvie Tellier est une directrice incroyable, qui accompagne très bien la Miss. Elle a trois assistantes avec elle qui entourent la Miss. Elle est vraiment choyée et accompagnée dans tous ses déplacements. Elle est très protégée et elle a besoin d’être protégée. »

Vaimalama, vous allez passer une courte semaine de vacances en Polynésie avant de repartir en France, qu’avez-vous prévu ?
« Je suis venue ici pour me ressourcer donc je vais rester auprès de ma famille. C’est très important pour moi. »

Ensuite, vous repartez en France. Quel va être votre programme dans les prochaines semaines ?
« Les élections des prochaines Miss régionales vont déjà commencer. Cela me fait un peu mal au cœur, mais cela fait partie de la vie d’une Miss, et je vais le faire. Cela va être chouette. »

C’est peut-être un peu tôt pour le dire, mais comment envisagez-vous l’avenir désormais ?
« Les opportunités sont nombreuses. Elles ont été présentes durant mon règne en tant que Miss Tahiti et elles le sont encore plus en tant que Miss France. C’est vrai que je me destine au professorat, cependant je ne me ferme à aucune opportunité, et on verra bien ce qu’il en sera. »

Mareva, est-ce qu’on peut être Miss France pendant une année puis reprendre le cours de sa vie, reprendre son travail dans sa salle de sport pour Vaimalama, comme si de rien n’était ?
« Cela dépend de la personnalité de chacune. Je pense que Miss France est une plateforme incroyable et qu’il faudra qu’elle capitalise dessus. Vaimalama chante, Vaimalama a un sublime visage… peut-être qu’elle pourrait faire du cinéma, peut-être qu’elle pourrait être chanteuse ou encore travailler pour une chaîne télévisée. Elle aura tellement acquis de connaissance durant son année de règne, qu’automatiquement, sa vie va changer. Mais ça n’empêchera pas qu’elle sera Tahitienne, Polynésienne, et qu’elle reviendra au fenua inspirer les jeunes d’ici. »

Une carrière dans le cinéma ou la musique, cela vous parle Vaimalama ?
« Pourquoi pas, on verra bien… »

On arrive bientôt en 2019, que peut-on vous souhaiter pour la nouvelle année ? Quelles sont vos bonnes résolutions ?
« Je n’ai pas vraiment de résolutions parce que j’ai déjà réalisé la plupart de mes rêves, mais j’ai peut-être des souhaits. Mon combat est l’éducation donc je souhaite suivre la ligne que le gouvernement a lancé dans la lutte contre le décrochage scolaire, et contre la délinquance. J’espère que je pourrais encourager les jeunes à poursuivre leurs études et à atteindre leurs rêves. »

Interview par Tamara Sentis

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