« Deux faits divers particulièrement dramatiques survenus le 18 décembre et le 14 janvier derniers ont légitimement suscité l’émoi de la population et ont meurtri et endeuillé les familles des victimes », rappelle le haut-commissaire.
Le 18 décembre dernier, un jeune de 13 ans est décédé au cours d’une bagarre à Maharepa.
Et le 14 janvier dernier, un homme s’est introduit dans une maison pour commettre un cambriolage. Surpris par l’habitante qui rentrait chez elle, il l’a violemment agressée et violée avant de mettre le feu et de s’enfuir. La victime a réussi à s’extirper des flammes. Son agresseur interpellé a été écroué et mis en examen pour vol aggravé, viol et tentative d’homicide.
« Il va sans dire que ces faits obligent et mobilisent pleinement les forces de l’ordre, lesquelles, d’ailleurs, ont rapidement interpellé les deux auteurs directement impliqués », souligne René Bidal. « C’est dans ce contexte que l’association de défense des intérêts de la femme Vahine Orama no Moorea a souhaité organiser, aujourd’hui, une marche blanche contre les violences sous toutes leurs formes. »
« On a remarqué depuis l’année dernière et les années d’avant qu’on a beaucoup de violences conjugales, familiales, sur notre île de Moorea. On a voulu aujourd’hui dire stop aux violences », explique de son côté Lucie Pereyre.
Le haut-commissaire a tenu à saluer cette initiative de l’association « visant à mûrir une réflexion collective autour de la violence, et plus largement à souligner l’engagement associatif sur les enjeux de prévention, si importante en la matière. Cette marche doit éveiller les consciences sur des comportements violents qui sont très éloignés de la tradition culturelle et cultuelle des Polynésiens », estime le haut-commissaire.
René Bidal annonce qu’il a décidé de renforcer la capacité opérationnelle de la gendarmerie à Moorea : « l’évolution de ces phénomènes de délinquance qui peuvent conduire à la commission de faits criminels est donc, pour le représentant de l’État que je suis, un sujet prioritaire pour la sécurité publique sur le territoire et, s’agissant de la commune de Moorea, j’ai d’ores et déjà décidé, en plein accord avec le Maire, de renforcer la capacité opérationnelle de la gendarmerie (…) La brigade composée de 12 gradés et gendarmes permanents bénéficie désormais d’un renfort permanent de 5 gendarmes mobiles et de 7 gendarmes réservistes, lesquels travailleront en étroite collaboration avec la police municipale, lors des périodes de forte fréquentation, sur terre comme sur le lagon ».
Depuis fin janvier également, la surveillance est renforcée en fin de semaine sur l’île soeur. René Bidal explique par ailleurs qu’une convention est actuellement en préparation entre la gendarmerie et la Protection judiciaire de la Jeunesse. « Cette convention vise à avoir une meilleure connaissance des jeunes en difficulté et des familles d’accueil de Moorea ; elle contribuera à contenir la délinquance juvénile, à titre préventif. »
Le haut-commissaire « souhaite également que la commune de Moorea s’engage dans des actions préventives, conformément aux orientations du Conseil de prévention de la délinquance en Polynésie française ; ces actions viendront conforter la coopération opérationnelle entre la police municipale et la gendarmerie nationale ».
René Bidal rappelle néanmoins que la Polynésie française « reste un territoire où la délinquance est contenue et où les services de police et de gendarmerie obtiennent de très bons résultats avec, à la clef, de nombreuses élucidations. »
Concernant les atteintes volontaires à l’intégrité physique, on comptait 2663 cas en Polynésie en 2015 et 2560 en 2016. Cependant à Moorea, on relève 155 cas en 2015 et 165 en 2016.
Pour éviter l’augmentation des violences, le haut-commissaire met en avant la prévention. « Un état des lieux précis de l’avancement des actions du plan de prévention sera présenté, lors de la réunion plénière du Conseil de prévention », annonce René Bidal.
Le communiqué du haut-commissaire en intégralité :
Lucie Pereyre, association Vahine Orama no Moorea