L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis en place une surveillance renforcée pendant la phase de transition entre les deux formules, pour s’assurer qu’elle se passe dans les meilleures conditions.
Au fenua, la direction de la Santé a requis « une attention particulière des professionnels de santé et des patients lors de la phase de transition pour éviter les erreurs. »
« Je tombe de sommeil, j’ai envie de vomir, je ne suis pas bien quoi. Alors que je supportais bien l’ancien lévothyrox », raconte une patiente du docteur Jean-Louis Boissin, endocrinologue.
Ce vendredi, la justice s’est saisie du dossier lévothyrox. L’enquête préliminaire a été confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, dont la compétence s’étend jusqu’à Lyon, siège français du laboratoire allemand Merck qui produit ce médicament.
Pour le docteur Boissin, « les victimes lancent des actions graves alors qu’on n’a jamais eu d’incident grave. (…) Quand on saisit la justice, c’est normalement quand il y a eu un décès ou une incapacité temporaire supérieure à 10 jours. Par contre, qu’il y ait des effets secondaires indésirables, ça c’est indéniable et on est là pour rassurer la population et non pas faire une polémique. »
La société d’endocrinologie va comparer l’ancienne formule à la nouvelle pour tenter de découvrir les causes des effets secondaires. « Le changement d’excipient se fait pour beaucoup de médicaments et les personnes n’ont pas eu de problème. C’est pour cela que la comparaison me parait une position scientifique intéressante. Mais notre rôle de médecin c’est de rassurer le patient, le réexaminer et voir qu’elle autre molécule on peut lui donner. »
La ministre de la Santé du Gouvernement central, Agnès Buzyn, a annoncé avoir « fait en sorte (…) que l’ancien Levothyrox soit accessible de façon à ce que ceux qui le réclament puissent le prendre », d’ici 15 jours. En Polynésie, le délai pourrait être un peu plus long.
Au total, trois millions de patients prennent ce médicament en France (premier marché mondial) pour soigner l’hypothyroïdie ou après une opération de cancer de la thyroïde. En Polynésie, on compte plus de 3 000 patients sous lévothyrox.
Docteur Jean-Louis Boissin, endocrinologue