Vidéo – Les Polynésiens ont du mal à s’imposer dans le paysage audiovisuel Français.

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Publié le 08/02/2017 à 11:30 - Mise à jour le 08/02/2017 à 11:30

Fin mai devrait débuter le tournage de la prochaine fiction de TF1 « coup de foudre à Bora Bora ».  Le premier opus, le téléfilm « Coup de foudre à Jaipur » a séduit plus de 5 millions de téléspectateurs européens. Le prochain téléfilm de cette série prendra donc place en Polynésie et le casting a déjà commencé. ils sont nombreux à tenter leur chance comme James Teihotu pour qui c’est l’occasion de promouvoir nos îles, de « mettre en avant l’histoire de notre culture, notre patrimoine et faire véhiculer tout ça à l’étranger ». La directrice de casting, Claire Schwob, ne cherche pas des acteurs… mais des personnages capables de jouer leur propre rôle.

Le scénario n’est pas toujours finalisé, les scénaristes Parisiens sont attendus à Tahiti la semaine prochaine. Sur la base donc d’un synopsis détaillé, sans encore connaître tous les seconds rôles qui seront attribués, Claire Schwob fait un casting « grand large ». « C’est vrai que parfois, sur certaines productions, il est dommage que les producteurs ne fassent pas appel en amont aux ressources locales, notamment concernant le scénario, ce serait certainement un gain de temps. » Directrice de casting pour ce film, Claire Schwob est scénariste et réalisatrice de métier. Elle a débuté sa carrière dans l’audiovisuel en 1995,  travaillant essentiellement avec France Télévisions. 
 

Les productions Polynésiennes sont peu connues à Paris. Notre filière audiovisuelle existe pourtant depuis plus de 15 ans et compte 120 techniciens. Les chaînes locales demeurent les principaux supports pour la diffusion des oeuvres. Mais le marché trop petit, est contraint par le manque de moyens financiers. Pour Denis Pinson « il faut du temps, c’est le cheminement normal, ça prend du temps. il faut continuer à soutenir la filière ».

Les producteurs locaux se sont regroupés pour demander un fond d’aide au pays. Le dispositif APAC (ndlr: Aide à la Production Audiovisuelle et Cinématographique) puis le SCAN (ndlr: Soutien à la Création Audiovisuelle et Numérique) soutiennent la production audiovisuelle depuis près de 10 ans.
En novembre dernier, lors des premiers états généraux de la production audiovisuelle et cinématographique, un syndicat représentant un millier de techniciens des Outre-mer a vu le jour. il porte la voix des professionnels à l’assemblée nationale, à l’Elysée et auprès du groupe France Télévision, en insistant sur des investissement en Outre-mer. Selon Christine Tisseau-Giraudel, présidente du syndicat de la production audiovisuelle en Polynésie française, il faudrait rééquilibrer les choses: « sur les 420 millions d’euros qui font partie de l’obligation d’investissement dans la production indépendante chaque année…. moins de 0,2% sont investis dans les Outre-mers. Donc l’idée c’est de se dire pourquoi pas… il y a quinze ans, il n’y avait pas de filière, aujourd’hui il y a une filière… Est-ce qu’on ne pourrait pas un peu rééquilibrer les choses et nous considérer enfin comme des producteurs à part entière ! « .
 

Nos producteurs souhaitent aller plus loin et faire de la Polynésie une destination d’images et de tournages. Les retombées économiques sont importantes. Rien que pour le film l’ordre et la morale de Mathieu Kassovitz, 680 millions de francs ont été injectés dans l’économie Polynésienne avec notamment la création de 300 emplois. C’est aussi le moyen de promouvoir le patrimoine culturel des îles Polynésiennes.

Trois grand projets de fiction seront tournés cette année. Autant d’occasions de mettre en lumière nos talents et d’affirmer notre présence dans le paysage audiovisuel à l’échelle mondiale.

Rédaction Web avec Esther Parau

Christine TISSEAU-GIRAUDEL, Présidente du syndicat de la production audiovisuelle en Polynésie

Denis PINSON, Président de l’association Tahitienne des professionnels de l’audiovisuel

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