Vidéo – Les îles flottantes: altruisme, utopie ou affairisme?

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Publié le 14/05/2017 à 9:28 - Mise à jour le 14/05/2017 à 9:28

Pour Nicolas Germineau, « L’une des premières raisons à la création de ce type d’habitat, c’est que la montée des eaux menace de plus en plus les populations côtières et îliennes (…) Pour l’heure nous n’avons pas de solution pour remédier à ce problème, et les îles flottantes en sont un début, pour permettre aux populations touchées par ce phénomène, de rester là où elles sont et ne pas avoir à se déplacer ailleurs. »

A termes, ces îles ont donc à vocation d’accueillir des réfugiés climatiques. « Pour l’instant, nous ne sommes pas en mesure d’accueillir beaucoup de gens sur ces îles flottantes, qui à l’heure actuelle, coûtent relativement cher à produire, mais nous travaillons dessus pour les rendre abordables et les proposer aux habitants menacés par ce phénomène climatique. »
 
Concernant le financement, venant tout droit de la  Silicon Valley et de financiers plus intéressés par l’élévation du niveau de leur compte en banque plus que celui des eaux, l’on peut légitimement se poser des questions quant à l’altruisme des investisseurs. « il y a beaucoup d’écolos convaincus parmi les investisseurs, tout le monde n’est pas financier assoiffé d’argent, même si c’est l’image que l’on a parfois, beaucoup sont motivés par l’idée de rendre le monde meilleur. » explique Nicolas Germineau qui reconnait toutefois, « qu’il y a un besoin de retour sur l’investissement et que les financiers ne souhaitent pas investir à fonds perdu sur ce type de projet. »

Pour le vice-président de Blue Frontiers, les îles flottantes doivent répondre à la fois aux problématiques de la montée des eaux, et être à la fois rentables pour les investisseurs. « La façon de rendre cela possible, est d’accueillir des start-up sur ces îles de manière à ce que celles-ci, puissent justifier les investissements qui sont nécessaires pour produire ces îles flottantes. »

Quant à savoir de quelle façon seront gérés et gouvernés ces « micro états », pour Nicolas Germineau il est important de distinguer deux projets. « Le Seasteading Institute parle souvent de micro-état, mais c’est par rapport à la vision à très long terme. Sur les eaux internationales par exemple. En Polynésie, c’est un petit peu différend car les îles seront placées dans le lagon et donc dans les eaux polynésiennes et les lois françaises et polynésiennes s’y appliqueront de plein droit ».

Pour l’heure, l’endroit où sera installé en Polynésie, le premier prototype de cet habitat d’un nouveau genre n’est pas encore arrêté. « Nous avons une idée des lagons potentiellement viables pour l’implantation de ces structures, mais quoiqu’il en soit, pour le moment elles ne seront pas très éloignés de Tahiti, car il nous faut l’accès au câble Honotua, pour justifier de l’implantation de start-up qui ont toutes besoin de l’accès à Internet, et les liaisons satellitaires étant ce qu’elles sont, pour le moment nous ne pouvons pas nous implanter aux Tuamotu. »
 
Quoi qu’il en soit, que ces îles flottantes soient nées d’un désir de multi-milliardaires de vouloir s’émanciper des lois économiques en créant des micro-états, n’est pas le plus important. Ce qu’il faut voir dans ce projet, c’est que les technologies mises en place pour y vivre en autarcie, apporteront sûrement des solutions à des problèmes récurrents comme le traitement des déchets, les énergies durables etc…

Après tout la conquête spatiale qui ne concerne que très peu de monde, a changé pas mal de choses dans notre vie quotidienne au point de vue des matériaux et des avancées scientifiques, et il en sera de même avec les îles flottantes.
 

Rédaction Web

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