Vidéo – « La justice sera toujours là tant qu’il y aura des comportements qui ne sont pas corrects »

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Publié le 18/02/2018 à 9:34 - Mise à jour le 18/02/2018 à 9:34

TNTV – Les chiffres de la délinquance en col blanc augmentent ces dernières années. Pourquoi, selon-vous, y-a-t-il autant de corruption en Polynésie ?

 Thomas Pison –  Juste avant de répondre, je voudrais remettre en perspective l’institution judiciaire au sein de la Polynésie française pour montrer que nous sommes une petite entreprise. Nous sommes 43 magistrats, une centaine de fonctionnaires pour toute la Polynésie française. C’est dire que nous sommes une petite entité mais compétente sur toute la Polynésie.

C’est trop peu selon vous ?

Ce n’est pas trop peu, c’est pour donner une idée pour que les choses soient claires. Nous ne sommes pas une énorme administration. Bien au contraire, nous sommes une autorité judiciaire qui est vraiment proche des personnes.

Concernant votre question, je ne pense pas qu’il y ait plus de corruption en Polynésie française. En revanche, ce qui est sûr, depuis quelques années, c’est qu’il y a un vrai travail de fond pour rappeler à tout le monde que la loi s’applique que ce soit à des citoyens comme vous et moi, ou à des hommes politiques de quelque bord qu’ils soient. Je crois que c’est important que ce message passe. Il y a une vraie volonté des citoyens d’avoir une vraie transparence. Comme je l’ai dit au mois de janvier, la justice sera toujours là tant qu’il y aura des comportements qui ne sont pas corrects.

Et pourtant, nous avons souvent l’impression qu’il y a une justice à deux vitesses avec des petits délinquants jugés très vite et les affaires politiques qui mettent des années à arriver devant le tribunal. Comment est-ce que vous l’expliquez ?

Cela s’explique notamment par la complexité de ces dossiers. Ce sont des enquêtes au long cours avec aussi une défense importante, présente, qui utilise tous les recours possibles et ça prend un peu plus de temps.

Au vu de ces nombreuses réactions sur notre page Facebook, nous remarquons que beaucoup de gens perdent confiance en la justice et en son efficacité. Est-ce que vous les comprenez ?

Alors, on peut le comprendre mais la réalité est assez différente puisque lorsqu’on voit toutes les décisions qui ont été rendues, je crois que au contraire, l’institution judiciaire a été efficace.

Au moment de l’affaire de la vaisselle de la présidence, votre prédécesseur François Badie avait dénoncé des pressions sur la justice. D’autre part, sur le banc des accusés, on entend souvent qu’il s’agit d’un acharnement. Est-ce que c’est difficile de rendre la justice sereinement sur un petit territoire comme le nôtre ?

L’acharnement judiciaire, je ne sais pas ce que cela veut dire. Mon métier, c’est de rendre la justice. C’est appliquer les textes de loi. Je suis ici pour ça et je suis payé pour ça. Encore une fois, pressions et acharnement sont des notions qui m’échappent.

Le parquet général était sorti de son habituelle réserve en mars 2016 après la condamnation de Gaston Flosse pour le Sed et avait indiqué que l’ancien président ne serait pas éligible pour les Territoriales. C’est une analyse que ne partage par l’avocat de Gaston Flosse, Maitre Quinquis, qui s’est pourvu en cassation. Est-ce que vous avez confiance en la haute juridiction ?

Bien évidemment. Actuellement, cette affaire est devant la cour de cassation et j’attends, nous attendons avec sérénité, la décision.

Est-ce que la décision sera rendue avant les élections ?

Cela revient à a cour de cassation…

Qui a conscience de notre calendrier électoral ?

Bien évidemment puisque nous sommes dans un contentieux électoral.

L’interview en intégralité

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