Vous aviez promis le haut-débit avant Noël aux Tuamotu et aux Marquises. Tout doit être prêt pour le 18 décembre. Est-ce que ce sera le cas ?
« Tout à fait. Nous terminons les tests avec le constructeur ASN demain soir (lundi soir, NDLR), ensuite nous avons une petite semaine de tests pour basculer du satellite vers le câble sous-marin. Et donc nous serons en mesure d’ouvrir commercialement le 18 décembre. »
Vous parlez de tests, donc ça veut dire que rien n’est encore sûr…
« Si, on a déjà des résultats. Contractuellement les tests étaient prévus avec le fournisseur, donc on va jusqu’au bout du calendrier prévisionnel. Ensuite nous avons déjà fait des tests de bascule du satellite il y a quelques semaines et les clients s’en étaient rendu compte d’ailleurs. On préfère assurer, mais ça sera ouvert le 18 décembre. »
La faiblesse du débit satellitaire dans les îles éloignées a souvent cristallisé la colère chez les usagers. Il y a un collectif « fiu de Vini » aux Marquises, il y a même eu un procès suite à une enquête de la DGAE, pour lequel l’OPT a d’ailleurs été relaxé. Pouvez-vous garantir aux 20 000 habitants desservis par Natitua qu’ils auront un service comparable aux abonnés de Tahiti ?
« Il y a le système de câble sous-marin qui relie les îles et ensuite il y a la partie boucle locale terrestre, et donc le faisceau hertzien pour une dizaine d’îles. Nous nous sommes attachés, pendant que le câble sous-marin était en cours de pose, à rénover le réseau terrestre, dynamiser et développer le faisceau hertzien pour les 10 autres îles. Donc oui, nous garantissons les mêmes offres qui sont actuellement commercialisées sur Tahiti, Moorea et les îles Sous-le-Vent, là où il y a le câble Honotua en fait. Les mêmes offres seront commercialisées pour les 10 îles directement raccordées à Natitua et les 10 autres îles qui seront raccordées via des faisceaux hertziens aux îles qui sont elles-mêmes raccordées à Natitua. »
Avec le même le débit ?
« Avec le même débit. »
Même pour le faisceau hertzien ? Est-ce que vous avez investi suffisamment pour que ce soit à l’identique entre le câble et le faisceau ?
« Oui, on met des nouvelles générations d’équipement sur les faisceaux hertziens. Les investissements sont d’ailleurs conséquents en matière de faisceau hertzien, ce qui garantira pour les 10 îles en question un débit conséquent. »
Comme vous le rappelez, les investissements sont conséquents, même si l’État et le Pays participent au financement. Allez-vous répercuter ces investissements sur le prix des abonnements ou vous proposerez les mêmes offres commerciales que celles en vigueur à Tahiti ?
« Jeudi matin, on a eu la défiscalisation d’1,5 milliard et la subvention numérique grâce à l’Agence du numérique, qui a un représentant en Polynésie française. L’État a bien compris que ce sont des investissements très lourds, très coûteux et l’assistance financière nous permet de réduire le coût d’investissement et donc de ne pas répercuter à la hausse le coût du câble sous-marin, soit 6,5 milliards. En théorie, nous aurions dû répercuter effectivement ces coûts de revient très importants vis-à-vis des offres, mais ce qu’on appelle la péréquation tarifaire fera en sorte que les tarifs soient identiques à la zone urbaine. »
L’OPT va devoir aussi faire face à la concurrence prochaine de Viti sur la téléphonie et Vodafone sur Internet. Comment abordez-vous cette concurrence ?
« La concurrence est déjà là, effectivement, à travers la téléphonie mobile avec Vodafone, et avec Viti pour l’Internet. Les nouvelles licences ont été attribuées à Viti pour la téléphonie mobile, ce qui fera un troisième opérateur, et Vodafone a également une licence d’Internet fixe.
La difficulté est que sur la zone urbaine, il y a une concurrence très active, en revanche, sur les îles éloignées, le groupe OPT est quasiment tout seul. »
Sur Natitua, vos concurrents vous ont sollicité pour également s’implanter et proposer des offres ?
« Pas encore. En revanche, dans le cadre de la défiscalisation et de la subvention numérique, l’OPT s’est engagé à faciliter l’accès au câble Natitua aux opérateurs concurrents. Ensuite les opérateurs concurrents devront soit déployer leur réseau sur place, soit utiliser le réseau de l’OPT et/ou Vini. »
Vous êtes en train de dire que vous faites du service public dans les îles contrairement à vos concurrents ?
« Tout à fait. Ce sont bien des services concurrentiels ouverts. En réalité, nous sommes tout seul dans ces îles éloignées, c’est ce qu’on appelle des services d’intérêt général, mais pas encore reconnus comme tels. »
Ces difficultés vont-elles être répercutées sur les consommateurs de toute la Polynésie ?
« Non, pour l’instant il y a déjà la péréquation tarifaire et grâce aux subventions obtenues, il n’y aura pas de répercussion sur les tarifs. »
Même pour Tahiti, même face au manque à gagner que peut représenter cette ouverture à la concurrence ?
« Pour l’instant ça va, on arrive à équilibrer les choses. »
La prochaine grande échéance pour l’OPT, c’est un autre câble vers le Chili. Où en est-on de ce projet ?
« Il y a le câble Manatua qui va relier Tahiti à Samoa, en passant par Niue et Cook. Ça constituera notre câble de secours, parce que Honotua n’a pas de secours aujourd’hui, si ce n’est qu’un secours satellitaire très faible. Grâce à ce câble Manatua, il y aura un back-up de Honotua. Les Chiliens sont intéressés de se raccorder -au départ au continent asiatique-, quand on leur a présenté au cours d’une conférence téléphonique qui a eu lieu la semaine dernière le câble Manatua et l’intérêt d’avoir un Tahiti-Chili. Effectivement, avec Manatua, les Chiliens pourront aller facilement en Australie et en Nouvelle-Zélande, et à partir de là et des câbles existants, remonter sur l’Asie.
Nous nous rendrons avec le président Fritch au Chili au mois de mars rencontrer le ministre des Télécoms chilien. Ce projet va prendre de l’ampleur grâce à Manatua, car ça constitue une route à l’Ouest, puisque Honotua était un point à lui seul dans le Pacifique, une impasse en fait. »
L’OPT et Vini sont en train de faire une grande refonte des services, où en êtes-vous de cela ?
« Tout à fait, la réorganisation du groupe est en cours, il nous reste quelques étapes encore à franchir. Les discussions avec les partenaires sociaux se passent très bien. Les obstacles juridiques sont levés les uns derrière les autres, donc le groupe sera en mutation à partir du 1er janvier. »
Qu’est-ce que ça va changer pour le consommateur ?
« Déjà, la fusion des services commerciaux et techniques télécoms en particulier. Il y aura une concentration. Et aujourd’hui parfois, dans le cadre de la mise en service de la fibre optique, il pouvait y avoir une partie de ping-pong que les clients pouvaient ressentir, au niveau des centres d’appels aussi, puisqu’il y a deux centres d’appels aujourd’hui. Donc il y a un intérêt évident à mutualiser certaines ressources, en particulier celles qui sont orientées vers le client. »
« Tout à fait. Nous terminons les tests avec le constructeur ASN demain soir (lundi soir, NDLR), ensuite nous avons une petite semaine de tests pour basculer du satellite vers le câble sous-marin. Et donc nous serons en mesure d’ouvrir commercialement le 18 décembre. »
Vous parlez de tests, donc ça veut dire que rien n’est encore sûr…
« Si, on a déjà des résultats. Contractuellement les tests étaient prévus avec le fournisseur, donc on va jusqu’au bout du calendrier prévisionnel. Ensuite nous avons déjà fait des tests de bascule du satellite il y a quelques semaines et les clients s’en étaient rendu compte d’ailleurs. On préfère assurer, mais ça sera ouvert le 18 décembre. »
La faiblesse du débit satellitaire dans les îles éloignées a souvent cristallisé la colère chez les usagers. Il y a un collectif « fiu de Vini » aux Marquises, il y a même eu un procès suite à une enquête de la DGAE, pour lequel l’OPT a d’ailleurs été relaxé. Pouvez-vous garantir aux 20 000 habitants desservis par Natitua qu’ils auront un service comparable aux abonnés de Tahiti ?
« Il y a le système de câble sous-marin qui relie les îles et ensuite il y a la partie boucle locale terrestre, et donc le faisceau hertzien pour une dizaine d’îles. Nous nous sommes attachés, pendant que le câble sous-marin était en cours de pose, à rénover le réseau terrestre, dynamiser et développer le faisceau hertzien pour les 10 autres îles. Donc oui, nous garantissons les mêmes offres qui sont actuellement commercialisées sur Tahiti, Moorea et les îles Sous-le-Vent, là où il y a le câble Honotua en fait. Les mêmes offres seront commercialisées pour les 10 îles directement raccordées à Natitua et les 10 autres îles qui seront raccordées via des faisceaux hertziens aux îles qui sont elles-mêmes raccordées à Natitua. »
Avec le même le débit ?
« Avec le même débit. »
Même pour le faisceau hertzien ? Est-ce que vous avez investi suffisamment pour que ce soit à l’identique entre le câble et le faisceau ?
« Oui, on met des nouvelles générations d’équipement sur les faisceaux hertziens. Les investissements sont d’ailleurs conséquents en matière de faisceau hertzien, ce qui garantira pour les 10 îles en question un débit conséquent. »
Comme vous le rappelez, les investissements sont conséquents, même si l’État et le Pays participent au financement. Allez-vous répercuter ces investissements sur le prix des abonnements ou vous proposerez les mêmes offres commerciales que celles en vigueur à Tahiti ?
« Jeudi matin, on a eu la défiscalisation d’1,5 milliard et la subvention numérique grâce à l’Agence du numérique, qui a un représentant en Polynésie française. L’État a bien compris que ce sont des investissements très lourds, très coûteux et l’assistance financière nous permet de réduire le coût d’investissement et donc de ne pas répercuter à la hausse le coût du câble sous-marin, soit 6,5 milliards. En théorie, nous aurions dû répercuter effectivement ces coûts de revient très importants vis-à-vis des offres, mais ce qu’on appelle la péréquation tarifaire fera en sorte que les tarifs soient identiques à la zone urbaine. »
L’OPT va devoir aussi faire face à la concurrence prochaine de Viti sur la téléphonie et Vodafone sur Internet. Comment abordez-vous cette concurrence ?
« La concurrence est déjà là, effectivement, à travers la téléphonie mobile avec Vodafone, et avec Viti pour l’Internet. Les nouvelles licences ont été attribuées à Viti pour la téléphonie mobile, ce qui fera un troisième opérateur, et Vodafone a également une licence d’Internet fixe.
La difficulté est que sur la zone urbaine, il y a une concurrence très active, en revanche, sur les îles éloignées, le groupe OPT est quasiment tout seul. »
Sur Natitua, vos concurrents vous ont sollicité pour également s’implanter et proposer des offres ?
« Pas encore. En revanche, dans le cadre de la défiscalisation et de la subvention numérique, l’OPT s’est engagé à faciliter l’accès au câble Natitua aux opérateurs concurrents. Ensuite les opérateurs concurrents devront soit déployer leur réseau sur place, soit utiliser le réseau de l’OPT et/ou Vini. »
Vous êtes en train de dire que vous faites du service public dans les îles contrairement à vos concurrents ?
« Tout à fait. Ce sont bien des services concurrentiels ouverts. En réalité, nous sommes tout seul dans ces îles éloignées, c’est ce qu’on appelle des services d’intérêt général, mais pas encore reconnus comme tels. »
Ces difficultés vont-elles être répercutées sur les consommateurs de toute la Polynésie ?
« Non, pour l’instant il y a déjà la péréquation tarifaire et grâce aux subventions obtenues, il n’y aura pas de répercussion sur les tarifs. »
Même pour Tahiti, même face au manque à gagner que peut représenter cette ouverture à la concurrence ?
« Pour l’instant ça va, on arrive à équilibrer les choses. »
La prochaine grande échéance pour l’OPT, c’est un autre câble vers le Chili. Où en est-on de ce projet ?
« Il y a le câble Manatua qui va relier Tahiti à Samoa, en passant par Niue et Cook. Ça constituera notre câble de secours, parce que Honotua n’a pas de secours aujourd’hui, si ce n’est qu’un secours satellitaire très faible. Grâce à ce câble Manatua, il y aura un back-up de Honotua. Les Chiliens sont intéressés de se raccorder -au départ au continent asiatique-, quand on leur a présenté au cours d’une conférence téléphonique qui a eu lieu la semaine dernière le câble Manatua et l’intérêt d’avoir un Tahiti-Chili. Effectivement, avec Manatua, les Chiliens pourront aller facilement en Australie et en Nouvelle-Zélande, et à partir de là et des câbles existants, remonter sur l’Asie.
Nous nous rendrons avec le président Fritch au Chili au mois de mars rencontrer le ministre des Télécoms chilien. Ce projet va prendre de l’ampleur grâce à Manatua, car ça constitue une route à l’Ouest, puisque Honotua était un point à lui seul dans le Pacifique, une impasse en fait. »
L’OPT et Vini sont en train de faire une grande refonte des services, où en êtes-vous de cela ?
« Tout à fait, la réorganisation du groupe est en cours, il nous reste quelques étapes encore à franchir. Les discussions avec les partenaires sociaux se passent très bien. Les obstacles juridiques sont levés les uns derrière les autres, donc le groupe sera en mutation à partir du 1er janvier. »
Qu’est-ce que ça va changer pour le consommateur ?
« Déjà, la fusion des services commerciaux et techniques télécoms en particulier. Il y aura une concentration. Et aujourd’hui parfois, dans le cadre de la mise en service de la fibre optique, il pouvait y avoir une partie de ping-pong que les clients pouvaient ressentir, au niveau des centres d’appels aussi, puisqu’il y a deux centres d’appels aujourd’hui. Donc il y a un intérêt évident à mutualiser certaines ressources, en particulier celles qui sont orientées vers le client. »
Rédaction web avec Tamara Sentis