Lani Ah-Tchoy est à bout. Une fois de plus, en ce dimanche matin, elle se retrouve les pieds dans l’eau. Depuis vendredi soir, la pluie n’a eu de cesse de tomber sur l’île de Tahiti. Cette habitante de Papara, a vu l’eau monter dans sa maison. Elle peste :
« Il y a eu de la pluie de plus en plus forte, ça m’angoisse, comme d’habitude. Après, c’était presque la tempête avec le vent et la pluie. De suite, la cour a été inondée. »
Selon la grand-mère, l’eau vient de chez son voisin, victime lui aussi des inondations. La buse bouchée en amont empêche la pluie de se déverser comme elle le devrait. Les habitations sont inondées.
PROBLEME D’HUMIDITE
C’est la troisième année que la résidente de ce quartier familial vit cette situation. Elle a demandé plusieurs fois l’intervention de la mairie et de l’Equipement. En vain.
« C’est la troisième année de suite que je fais face à ces inondations. L’an dernier, ça a été un trop plein pour moi. J’étais quand même dialysée et ma santé était fragile. Je devais être dans une maison qui n’est pas humide. L’année dernière, j’ai reçu toute l’eau. J’ai dû nettoyer moi-même. J’ai appelé la mairie mais personne n’est venu. Je leur ai demandé de venir constater, mais ils ne sont pas venus. Ça m’a dépassé. »
La sexagénaire est aujourd’hui greffée d’un rein. Sa santé est très fragile. Lani peut tomber malade à la moindre bactérie. Elle est sortie de l’hôpital jeudi. Vendredi, sa maison était de nouveau sous les eaux.
« Je demande que ça s’arrête ! Je ne vais pas vivre comme ça ! Ce n’est pas une vie. Je suis actuellement greffée et c’est devenu très difficile. Ma situation est délicate. »
OBLIGEE D’ESCALADER LE MUR
Dans la nuit de vendredi à samedi, après plusieurs coups de fil, la mairie est intervenue chez Lani. Les services ont construit un barrage de fortune devant le portail de l’habitante pour stopper l’eau. Résultat : la mamie de ne peut plus sortir de chez elle.
Greffée et à bientôt 60 ans, elle est obligée d’escalader un mur pour se rendre chez sa fille. Mur glissant et donc dangereux pour cette habitante.
« Je suis quand même une personne ! Quand j’alerte la mairie, les travaux publics, je dirais que c’est de la non-assistance à personne malade ! »
Le voisin de Lani, Jean Lalaille, est lui aussi désolé de la situation. Son jardin est inondé à chaque pluie. Il explique :
« Tous les ans, c’est pareil. Les voisins se plaignent mais on ne peut pas faire autrement. On essaie de voir la mairie mais je ne sais pas ce qu’ils vont faire. C’est eux qui décident. »
Lani Ah-Tchoy, elle, n’en peut plus. Fatiguée, à bout de nerfs, elle souhaite pouvoir vivre tranquille dans sa maison, loin de l’humidité.