Vidéo – Îles flottantes: entre enthousiasme et circonspection

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Publié le 14/05/2017 à 15:38 - Mise à jour le 14/05/2017 à 15:38

Ils sont plus de 300 à participer à la Conférence Internationale sur les îles flottantes. Parmi eux,  une centaine de personnes  venus de 15 pays différents. Ingénierie, technologies, législation, sont autant de thématiques qui seront abordées jusqu’à jeudi.

 Le Pays a déjà signé un protocole d’entente avec le Seasteading Institute. Mais aucun site d’accueil pour le projet  n’a encore été arrêté. Le gouvernement assure qu’il se montrera vigilant en matière de  protection des lagons. Il tient à rassurer les polynésiens.

« Nous avons entre les mains ce projet qui veut réfléchir à la problématique suivante: Si un jour nous devions vivre sur l’eau, comment cette vie s’organiserait t-elle et quelles technologies seront déployées. Ce qui nous intéresse, c’est le projet scientifique » explique Teva Rohfritsch, ministre de l’Economie.

Si beaucoup ne voient pas l’intérêt de ce projet, estimant qu’il y assez d’îles en Polynésie et qu’elles ne sont pas surpeuplées, pour le ministre, « il faut réfléchir à deux ou trois générations à venir. Ils nous a semblé intéressant d’être partie prenante dans ce projet, l’accueillir. (…) De toutes façons, si nous n’accueillons pas ce projet, celui-ci se fera ailleurs ».  

Pour autant, pas question de donner un blanc seing aux concepteurs du projet. « Nous serons particulièrement vigilants au regard de la protection de l’environnement, de nos lagons. Mais je crois que nous avons là l’occasion d’accueillir des sommités dans beaucoup de domaines, architecture navale, technologie du numérique etc.. Et nous sommes particulièrement fiers que cela se fasse ici. »

Si pour l’heure le site où sera implanté cette première mondiale n’a pas encore été déterminé, pour Teva Rohfritsch , l’important c’est que cela se fasse en bonne concertation avec la population où sera installée cette île flottante. « Le maire de Makemo, par exemple, s’est déclaré prêt à accueillir l’expérience. Mais il y a plusieurs endroits où cela peut se faire en Polynésie ».

Plusieurs endroits certes, mais il faut toutefois, étant donné que c’est un projet scientifique, que les chercheurs et concepteurs puissent avoir un accès à l’Internet, et qu’il puisse bénéficier sur terre d’un terrain pour construire les unités et structures qui serviront à l’île flottante. Ce qui limite tout de même la zone d’implantation. On peut éliminer d’office les Tuamotu ou les Australes et parier que l’implantation se fera soit aux Îles-Du-Vent, soit aux Îles-Sous-Le-Vent.

Afin de rassurer la population le ministre insiste sur le fait que « il ne s’agit pas de faire n’importe quoi à n’importe quel prix, il n’y a pas d’investissement de la Polynésie française, pas d’argent public, ni défiscalisation ou subventions ».  « Par contre », poursuit le ministre, « Ce sont des scientifiques, des chefs d’entreprises qui viennent investir dans un projet qu’ils ont imaginé, et ils veulent le faire chez nous. J’ai demandé à ce que nos étudiants qui sont allés se former très loin, puissent être associés à ce projet pour qu’ils puissent enfin exprimer le savoir-faire qu’ils ont acquis à l’étranger. »

La conférence accueille plusieurs intervenants: des experts, chercheurs, ingénieurs et architectes. Mais elle est ouverte à tous.

Bien que novateur, le projet soulève certaines problématiques. Certains craignent qu’il ait des répercutions sur la société et la culture polynésienne. Des interrogations auxquelles  tenteront de répondre le navigateur Tua Pittman et le Sénateur hawaiien, J. Kalani English.
 

Rédaction Web avec Evaina Teinaore et Tauhiti Tauniua Mu San

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