Vidéo – Habitat insalubre : les projets pour le quartier de Orofara

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Publié le 23/01/2018 à 16:35 - Mise à jour le 23/01/2018 à 16:35

A l’extrême est de la commune de Mahina, près des spots de surf, le quartier de Orofara s’étend dans la vallée. A première vue : une rivière, de la verdure et le chant des oiseaux. Le cadre est bucolique.

Mais pas à pas, c’est un autre spectacle que le visiteur découvre. Dans les maisons, des bouts de plafonds commencent à tomber, des peintures s’effritent, le sol est boueux.

Ce quartier de Mahina, classé comme prioritaire, a accueilli pendant des années des malades de la lèpre. Le directeur général adjoint des services explique :

« Dans les années 1910, les premiers lépreux sont arrivés à Orofara pour être mis en quarantaine et y être soignés. Aujourd’hui, leurs descendants y vivent encore et demandent à avoir un peu plus de dignité dans leur logement… »

Les conditions de vie sont assez précaires. La mairie de Mahina souhaite faire évoluer la situation. Ce mercredi, à quelques jours de la journée mondiale de la lèpre, Annick Girardin, ministre des Outre-mer s’est rendue dans ce quartier.

Les services de la mairie lui ont présenté le programme de rénovation urbaine pour la ville de Mahina. Le directeur général adjoint des services continue, à propos de Orofara :

« Le projet du ministère du Logement est à tiroir : il faut reloger les habitants dans un premier temps et ensuite refaire le quartier. Les familles n’ont pas les moyens de se payer des matériaux pour réaménager. Le but est de donner un nouveau souffle à ce quartier. Il y a un grand potentiel de développement touristique, artisanal et agricole. Nous aimerions miser sur ça. »

Tous les logements de Orofara devraient être réhabilités. En attendant, les habitants seront relogés. Pour l’heure, la mairie ne sait pas encore où ni quand.

La commune souhaite aussi créer une maison de quartier dans les prochains mois. Le coût total de l’opération est de 33 millions de francs.

 La vallée, le plateau et la partie littorale seront aussi mis en valeur. Le ministère du Tourisme souhaite aménager des chemins de randonnée.  Ils devraient être inaugurés en août prochain.

72 000 PERSONNES DANS DES QUARTIERS PRIORITAIRES 

Ce projet de réhabilitation ne concerne pas seulement le quartier de Orofara. Deux autres sites de Mahina font partie du programme global de rénovation urbaine sur l’ensemble de l’agglomération de Papeete : la pointe Vénus et Hitimahana. En Polynésie française, plus de 72 000 personnes vivent dans des quartiers recensés comme prioritaires.

 Lors de sa visite, la ministre des Outre-mer a affirmé la volonté de l’Etat d’accompagner le Pays et les communes dans cette lutte contre l’habitat insalubre. Annick Girardin a déclaré :

« Il faut que l’Anah (Agence nationale de l’habitat) puisse également intervenir en Polynésie. Ce qui n’est pas le cas. Il faut que l’on puisse faire en sorte que la Polynésie soit accompagnée par ces organismes nationaux. »

Sur la question des conditions de vie de ces habitants, la ministre a dit ne pas être étonnée. Elle a insisté sur le fait qu’elle était ultramarine et qu’elle connaissait la situation des territoires d’outre-mer. Elle a précisé :

« La Polynésie, pour beaucoup de Français, est une jolie carte postale. Eh bien, à côté de la carte postale, il y a aussi des situations dramatiques, des gens qui ont besoin de soutien. »

 

 Rédaction web avec Naea Bennett

Tamatoa Taurua, directeur général adjoint des services à la mairie de Mahina

Annick Girardin, ministre des Outre-mer

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