Vidéo – Grève effective chez les praticiens hospitaliers

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Publié le 05/11/2017 à 14:28 - Mise à jour le 05/11/2017 à 14:28

Les praticiens hospitaliers sont en grève, dénonçant « Un statut complètement dépassé qui ne permet pas d’attirer des spécialistes et donc, certains praticiens ne viennent plus à  l’hôpital, car le statut n’est plus attractif. », explique Christophe Allé, Chef de service de gynécologie et vice-président du syndicat des praticiens hospitaliers .

Dans les faits, cela se traduit par une diminution des radiologues, « D’où un mammographe sous utilisé entrainant un dépistage du cancer du sein qui ne marche pas bien en Polynésie. », des néphrologues qui ne sont pas remplacés « car c’est une spécialité difficile, mais très attractive en métropole. »

Pour le vice-président du syndicat des praticiens hospitaliers, « On arrive à un système où ce sont des remplaçants qui viennent un ou deux mois, parce que l’on veut bien venir en Polynésie un ou deux mois car cela permet de découvrir le pays. »

Ce qui n’est pas une solution, d’autant que pour Christophe Allé, « Au niveau de la prise en charge globale des patients, il faut des praticiens qui soient là pour de nombreuses années, permettant une prise en charge de patients, de plus en plus complexe en Polynésie, notamment au niveau des polypathologies que l’on connaît ici. »

Conséquences pour les patients, des retards de prise en charge, « avec parfois des délais importants pour chirurgie ou une prise en charge de cancer. »

Selon, le syndicat des praticiens, « Le statut nous est de plus de plus défavorable, et nous avons une demande des praticiens d’avoir une charge de travail moins importante, et de ne pas travailler autant. » Il faut savoir qu’en moyenne, un médecins praticien travaille environ 60 heures par semaine, garde comprise.

Pour Marc Lévy, président du syndicat des praticiens hospitaliers, l’heure est grave. « On arrive plus à faire venir des spécialistes, y compris des médecins qui viennent de Polynésie et qui ont fait des études en France. Plusieurs services manquent de praticiens. En radiologie par exemple, personne ne s’est présenté pour le concours. En urologie, nous n’avons qu’un seul médecin capable de faire une greffe. »

Pour le président du syndicat, le statut d’établissement public administratif de l’hôpital est  « Dépassé, démodé, pas du tout adapté à un fonctionnement d’hôpital. Ce n’est qu’une accumulation de tracasseries administratives, totalement éloignée des vrais besoins des patients ». Pour le praticien, « On ne pense pas au patient, on pense simplement au règlement. »

Selon les autorités du Pays, celles-ci seraient ouvertes à la discussion, mais ce seraient les médecins qui refuseraient le débat. « Nous avons laissé trois semaines aux autorités pour nous répondre. Nous savons que c’est la ministre de la Fonction publique qui a le dossier en main, et en désespoir de cause, nous avons fait depuis vendredi toutes les tentatives possibles pour avoir un rendez-vous, et il y a eu un refus évident de communiquer, comme si les ministres nous poussaient à la grève. ».

Pour l’heure, aucune action n’est envisagée, les praticiens attendant la réaction du gouvernement. « On espère qu’en situation de grève, il va y avoir rapidement des réunions. »
 

Rédaction web avec Laure Philiber

On écoute Eric Bonnieux, médecin réanimateur au micro de Laure Philiber
 

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