Nous découvrons alors des centaines de clients à la recherche de drogue, et des dizaines de vendeurs. Ils proposent de tout : sticks, branches, plants en pot, et même de l’ice. Quelques clics plus tard, nous sommes en relation avec un vendeur.
Nous lui donnons rendez-vous dans un parking. En quelques minutes, il nous livre notre commande : quatre sticks de paka. En bon commercial, il ajoute quelques branches gratuites (« c’est Papa Noël », s’amuse-t-il). Moins d’un heure a suffi pour trouver un dealer sur Facebook, commander, se faire livrer et payer un produit illégal.
Et Facebook ? Nous avons contacté la société en métropole. Elle rappelle son règlement: « Nous interdisons toute tentative d’achat, de vente ou de commercialisation de médicaments sur ordonnances, de marijuana, d’armes à feu ou de munitions de la part d’individus ». Mais précise aussi que seuls les signalements des internautes peuvent lui permettre de détecter les activités illégales. Aussi surprenant que cela puisse paraître, personne n’aurait donc signalé cette page, qui a connu au moins trois mois d’activité.
Il faut être bien naïf pour avoir cru possible de vendre et acheter de la drogue sur Facebook en toute discrétion. Selon nos informations, l’enquête a permis de remonter la filière et pourrait conduire rapidement à l’arrestation de plusieurs têtes de réseau, des « gros bonnets » de la vente de paka.