Vidéo – Comment le Pays veut s’attaquer aux dangers de l’alcool

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Publié le 23/01/2019 à 9:29 - Mise à jour le 23/01/2019 à 9:29

L’alcool est en vente libre de 7 à 20 heures en semaine, et de 7 à 12 heures les dimanches et jours fériés. Mais le Pays veut revoir cette réglementation pour lutter contre les excès. Devant les tavana, Edouard Fritch a suggéré une restriction de la vente réfrigérée en semaine et l’interdiction totale les dimanches et jours fériés. Relever l’âge légal de 18 à 21 ans pour acheter de l’alcool est aussi évoqué.

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Consultée à son tour, La Fédération générale du commerce (FGC) reste frileuse sur ces propositions. Elle préconise plutôt une mesure généralisée d’interdiction de la vente réfrigérée à l’ensemble des communes, sans restriction d’horaires. « Il faut uniformiser la réglementation. Ce qui problème aujourd’hui, c’est la disparité des arrêtés commune par commune. Une commune interdit, l’autre autorise, l’une vend en réfrigéré, l’autre en non-réfrigéré… » déclare Christophe Dufour, vice-président de la FGC.

Cette mesure a pour objectif d’éviter la consommation immédiate aux abords des magasins et sur la voie publique. Mahina applique déjà cette interdiction. Clet Wong, directeur général de Sodispo, spécialiste de vins et spiritueux, y est favorable, mais il faut tenir compte aussi de l’avis des distributeurs : « C’est une bonne chose car cela peut permettre de dissuader les gens de consommer aux abords des magasins, mais je pense que cela va pénaliser les supermarchés puisque forcément, il y aura des ventes en moins. Et tous ceux qui achètent au rayon réfrigéré, ce n’est pas forcément pour consommer en bord de route ».

La FGC rappelle qu’avant de durcir la réglementation actuelle, il faudrait d’abord qu’elle soit respectée. Lors de sa rencontre avec le Pays, la fédération a évoqué les ventes d’alcool en dehors des heures autorisées, la vente aux mineurs, mais pas seulement. « Il nous paraît très important déjà de tout mettre en œuvre pour faire respecter la réglementation actuelle. Notamment en matière de contrôles routiers de jour comme de nuit, de contrôles sur les lieux de rassemblement publics ludiques et connus, d’interdiction de sites internet de ventes d’alcool entre particuliers… » poursuit Christophe Dufour.

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Selon les chiffres récoltés auprès des adhérents de la FCG , la bière reste la boisson alcoolisée la plus vendue, notamment dans les magasins de proximité. Elle représente 78% des ventes en supérette, contre 68% en supermarché et 58% en hypermarché. Plus la surface de vente est petite, plus les ventes de bières sont conséquentes. « Interdire va impacter de toute façon la rentabilité de tout commerce, peu importe sa taille, et par conséquent, l’emploi » ajoute Dufour.

Dans cette lutte contre les excès d’alcool et leurs dérives, le Pays se base sur les chiffres d’accidents de la route ou de violences familiales dus à l’alcool en constante augmentation. Une réalité confirmée par l’Association Polyvalente d’actions Judiciaires (APJ). « Lorsqu’on met en œuvre les stages de citoyenneté à destination des auteurs de violences conjugales, on remarque que ces personnes déclarent avoir commis des violences en ayant bu de l’alcool » nous dit Wendy Otomini, directrice adjointe de l’APJ.
 
En 2017, 33% des auteurs de violences conjugales -majoritairement des hommes- avaient consommé de l’alcool lors du passage à l’acte. En 2018, c’est 41%. L’alcool, un fléau de notre société qui inquiètent les autorités. Les jeunes ne sont pas non plus épargnés. Rhum, vodka et whisky sont les alcools les plus consommés par les 13-17 ans. Selon l’enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé, la  prévalence de la consommation actuelle d’alcool chez les élèves âgés de 13 à 17 ans en Polynésie est de 43,6%.

Rédaction web avec Thomas Chabrol, Brandy Tevero et Gaël Falzowski

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